lundi 29 octobre 2007

Mot de la fin

Ca y est, mon voyage est fini. Ce soir, je prendrai l'avion qi me ramenera chez moi. Le projet qui aura occupe 2 ans de ma vie (6 mois de voyage et 1 an et demi de preparation) tire a sa fin.

Ce voyage, il m'aura peris de voir de tout petits etres venir au monde et d'autres le quitter. Il m'aura permis de rencontrer une multitude de gens avec qui je me suis decouvert une foule d'affinites. Je ne sais plus combien de gens j'ai pu croiser et avec qui j'ai pu echanger des sourires. Partout, l'acceuil qu'on m'a reserve a ete des plus chaleureux et c'est justement ce qui m'aura le plus marque lors de ce voyage.

Ce voyage m'aura egalement permis d'acquerir de nombreuses connaissances. Du point de vue medical, j'ai pu non seulement experimenter une introduction a la technique, j'ai aussi pu constater l'importance de la relation avec le medecin, de la communication (et des complications qu'entrainent la barriere de la langue) ainsi que l'importance du role de la culture dans l'adoption des habitudes de vie. Je dois avouer que j'arrivais en ignorant tout de l'histoire du continent africain. Je ne pretend pas la connaiter aujourd'hui mais je sais qu'elle est tres riche puisque j'ai ete sensibilisee a l'histoire de la colonisation (et des derapages vers l'esclavage) au Ghana, a la richesse de la culture des anciens Dogons au Mali ainsi qu'a la puissance des empires pharaoniques en Egypte.

J'ai aussi appris des choses plus personnelles. Voyager en changeant plus d'une fois de millieu et de culture incite a developper de l'humilite. Des que l'on devient un peu bon dans un environnement (on peut s'y repere, on en comprend le fonctionnement et on a appris certains mots du dialectes...) on change de pays et l'on redevient un debutant. En tant que debutant, on fait des erreurs, on a a demander de l'aide, on se voit obblige de faire confiance a des gens que l'on n'a pas necessairement choisis. Comme les choses que l'on prenait pour acquis dans le passe ne sont plus necessairement vraies pour le futur, il devient plus difficile de plannifier quoi que ce soit. Consequemment, j'ai aussi appris a vivre plus dans le moment present. Pour ce faire, j'ai eu a developper ma confiance en moi. C'est rassurant de pouvoir plannifier. Quand on ne le peut pas, soit on angoisse, soit on fait confiance a nos ressources actuelles pour faire face a tout ce que l'avenir nous reservera. Cette confiance jummelllea la conscience de ma dependance envers les autres m'a permis d'etre beaucoup plus ouvrte et prete a rencontrer les autres. Mon ouverture n'etait pas seulement a l'egard des personnes. Pendant le voyage, mon esprit etait en mode decouverte, toujours a l'affut de nouvelles sources d'emerveillement. L'humilite, la confiance et l'ouverture, ce sont toutes des competences que j'espere etre en mesure de conserver a mon retour et ce malgre ma sedentarisation, mon installation dans un environnement dont je connais deja les regles...

Ce retour, depuis ce matin je le prepare mentalement. On m'a bien averti que le choc le plus difficile a vivre etait celui du retour. Notre milieu a continuer a evoluer alors que dans notre imagination, il est reste fige. De plus, nous ne nous rendons pas toujours compte de la maniere dont nous meme avons change. Encore une fois, je vais devoir faire confiance a mes resources pour affronter ce nouveau defi d'adaptation que je ne suis pas en mesure d'evaluer pour l'instant.

Actuellement, je suis en phase de transition. Transition entre ce projet qui se termine et les autres projets que je reve d'entreprendre, entre le plaisir de retrouver la famille et les amis et la tristesse de quitter les nouveaux amis que je m'etais fait, entre l'excitation du voyage et le confort de mon chez moi...

Chose certaine, j'aurai vecu une tres, tres belle experience.

Walk like an Egyptian

L'auteur de cette chanson populaire aurait tout aussi bien pu l'intituler . En effet, leur facon de conduire est assez particuliere...

Pour une raison que j'ignore, les autorités insistent pour que soient peintes les lignes definissant les voies dans les rues. Ces lignes, personne ne les respecte. Meme tres tot le matin, bien avant l'heure de pointe, le chauffeur de taxi choisira de rouler en plein ilieu de la route. Cela entraine bien sur quelques inconvenients. Notamment, il n'est pas rare de se trouver a 7 de large dans un 4 voies ou encore a 3 et demie de large dans un 2 voies. Et ca, c'est bien sur quand il n'y a pas de moto, mobylette ou velo tentant de se frayer un chemin en zigzagant entre les voitures (les conducteurs n'ont bien sur jamais de casques...). L'objectif de toute cette entreprise est de gagner une place, de depasser le voisin. Le changement de voie tres frequent est donc de mise pour suivre l'evolution du trafic.

Une autre particularite de la circulation egyptienne, ce sont les feux de circulation. Bien que presents, il ne sont pas davantages respectes que les lignes sur les routes. Certaines rares intersections sont gerees par des policiers. Pour les autres, les Egyptiens ont developpe une technique particuliere. Une voiture, habituellement un taxi, doit se sacrifier. Elle s'avance petit a petit dans l'intersection jusqu'au point ou elle coupe carrement la route a ceux roulant perpendiculairement qui se decident alors a freiner. Saississant l'opportunite, toutes les voitures derriere le taxi s'avancent a leur tour. Le flot de circulation vient de changer de direction. (Cette technique peut s'averer un peu traumatisante pour les touristes nouvellement arrives assis dans le taxi sacrifitionnel...)

Etonnamment, nous avons ete temoins de tres peu d'accidents de la route. Il faut dire que les Egyptiens ont leur code pour s'y retrouver et avertir les autres de leur presence. Ce code, je n'en ai pas encore saisi toutes les subtilites... Comme il ne pleut pour ainsi dire jamais en Egypte, les essuie-glaces sont utilises pour saluer les ais. Le reste du code repose sur l'utilisation plus que frequente du klaxons et d'appels de phares aux sequences variables. D'ailleurs, c'est bien la seule utilisation qu'ils font de leur phares puisque la nuit, ils ne jugent pas pertinent de les allumer...

En tant que touriste, ma connaissance de la circulation s'est surtout forgee grace a l'utilisation des taxis. Ces voitures sont reconnaisables par leur plaque jaune et leur couleur noir et blanc ou noir et jaune. L'annee de leur fabrication est tres variable (aucune ne semble avoir moins de 15 ans), tout comme la qualite de leur suspension et la couleur emanant de leur pot d'echappement. (Le Caire est au prise avec un important probleme de smog et les taxis sont loins d'en etre les seuls responsables.) Pour ce qui est du tarif de la course, chaque taxi est muni de son compteur mais comme pour les lignes et les lumieres, personne ne les utilise. Il faut negocier le tarif avant de partir et les chauffeurs savent bien reperer le touriste non averti. Autre inconvenient, le non-bilinguisme de la majorite des chauffeurs. Comme mon accent en arabe n'est pas terrible, il etait parfois difficile de se faire comprendre et comme les chauffeurs ne veulent pas refuser de course, ils ont tendance a nous embarquer meme s'ils n'ont aucune idee de l'endroit ou on veut aller... (Conseil aux futurs touristes: faite-vous ecrire en arabe le nom de l'endroit ou vous voulez aller... ca evite bien des problemes.)

Ce que j'ai toutefois trouve les plus eprouvant, c'etait de voir traverser les pietons alors que j'etais dans le taxi. Comme il n'y a pas de feux de circulation, les pietons traversent n'importe ou, n'importe quand. Peu leur importe que ce soit une ruelle ou une autoroute. (J'ai d'ailleurs vu des enfants jouer sur l'accotement de l'autoroute...) A tout moment, j'avais le reflexe d'appuyer sur un frein imaginaire anticipant d'avoir a utiliser mes notions de premiers soins. Je n'ai pas encore eu a le faire. Tout est une question de mesure de la determination. Le pieton, tout comme le chauffeur, doit evaluer la determination de l'autre a passer. Le moins determine cedera la place.

Je ne sais pas ce qui est le plus epeurant: etre le passager du taxi ou etre le pieton qui doit traverser la rue dans tout ce chaos. Cette entrprise peu sembler un peu suicidaire pour les neophites. Alors que j'attendais au coin d'une rue que le trafic s'estompe un peu, un Egyptien amuse m'a donne ce conseil: "All you have to do is close youre eyes and walk like an Egyptian."

Je vais mediter la dessus....

Le Caire

Le Caire est une ville qui s'apprivoise tranquillement... Particulierement quand on arrive d'un millieu aussi different comme le Mali et le Ghana pouvaient l'etre. C'est une tres grosse ville qui tourbillonne d'activites au point de nous etourdir. Elle pourrait ressembler a une ville europeenne avec ses magnifiques vieux immeubles, ces nombreux ronds points et ses statues partout.

Il y a tout de meme quelques differences: il y a bien sur la langue et tous les noms de rue ecrits dans un alphabet etranger a celui que l'on connait. Il y a aussi les normes et la conscience en matiere d'environnement qui sont bien differentes des notres et qui font en sorte que de tres vieux vehicules laissent echapper toutes sortes de gaz et que la gestion des dechets soit insuffisante au point de voir naitre des depotoirs en plein quartiers residentiels.

Vous l'aurez compris, toute sorte d'odeurs peuvent y etre respirees: odeur d'immondices et d'urine mais aussi les agreables odeurs des grillades egyptiennes ou encore celles des nombreuses parfumeries d'huiles essentielles.

Les sons sont egalement differents. Il y a les incessants coups de klaxons et les crissements de pneus de la circulation. Il y a aussi les appels a la priere qu'on entend 5 fois par jour (et parfois meme plus souvent puisque les mosquees ne sont pas toutes synchronisees...) La religion est aussi presente dans la musique; plusieurs Egyptiens ecoutent la lecture chantee du Coran dans leur commerce ou encore leur voiture. Les autes ecoutent des rythmes arabisant qui vous donnent l'envie de dansser.

La plus celebre attraction du Caire sont ses pyramides (d'accord, elles sont a Giza mais Giza est une banlieue...). Un aute incontournable est le musee egyptien qui regroupe d'innombrable vestiges de l'epoque ayant fait la renommee du pays.

Les gens viennent aussi au Caire pour magasiner. Au Quebec, on a des centres commerciaux qui regroupent une variete de magasin offrant differents produits. Bien ue de pareils cenre existent au Caire, ils sont accolles au hotels de luxe et orientes vers les touristes. Dans la ville, les magasins sont plutot regroupes selon les produits qu'ils ont a offrir. Il y a la rue des souliers ou s'entassent sur pres de 1km une multitude de marchands de souliers... Il y a le coin des vetements pour femme, le coin des tailleurs pour homme, le coin des quincailleries et meme le coin des extincteurs de feu ou encore le coin des balances... Plutot amusant de voir a quel point les choses sont separees.

Ce que j'ai prefere toutefois, c'etait de simplement marcher dans les rues pour voir comment les Egyptiens d'aujourd'hui vivent. Plus d'une fois je me suis faite invitee a partager leur repas ou encore une tasse de the. En tant que femme, j'ai aussi pu experimenter les talents de seducteurs des Egyptiens qui restaient neanmoins toujours polis et respectueux. Les gens que je croisais dans la rue me souhaitaient la bienvenue. Peu importe a qui j'adressais un sourire, il etait toujours contagieux.

Sans etre prete a y vivre, j'en suis venue a apprecier le Caire.

samedi 27 octobre 2007

Escapade dans le desert

Nous ne pouvions pas visiter un pays dont pres de 94% de la superficie est faite de desert sans y planifier une petite excursion. Nous avons donc quitte l'effervescence des villes pour l'environnement plus paisible de l'oasis de Bahariia a pres de 5 heures de route du Caire (route asphaltee).
Cette oasis est un ilot de verdure dans une vaste etendue de sable et de pierres. Toutefois, l'oasis est un peu differente de l'image du paradis idylique presente dans certains films. Plus de 30 000 personnes y habitent. On y retrouve aussi un petit restaurant, quelques petits cafes, des depanneurs et 2 ou 3 hotels (resort). Pendant le jour, la temperature y est de plus de 30 degres mais demeure tout a fait supportable (tant qu'on reste a l'ombre) puisqu'un agreable petit vent y souffle. Le soir, les temperatures sont plus fraiches et le chandail a manches longues est apprecie lors de la promenade pour observer le magnifique ciel etoile.
Nous avions envie de vivre une veritable experience de decouverte du desert alors nous avons retenu les services d'un guide/chauffeur pour nous le faire decouvrir. Comme les voitures (Land Rover 4x4 datant des annes 80-90) ne sont pas munies de GPS, nous avions choisi un authentique bedouin avec une solide connaissance du terrain.
Le desert que nous avons decourvert etait lui aussi different de l'image de succession de dunes de sable que nous avions. Pour commencer, il est important de savoir qu'il existe plusieurs deserts en fonction du type de roches retrouvees sur le terrain. Nous avons commence par nous aventure dans le desert noir. On y retrouve quelques dunes de sable ou notre chauffeur s'est amuse a nous demontrer ses competences en matiere de derapage controle. Mais ce qui etait le plus impressionnant, c'etait la multitude de petites collines presentant la forme d'un volcan et justement faites de pierres volcaniques noires.
Ces collines semblaient s'etendre a l'infini mais eventuellement nous avons vu le paysage change et le sable s'eclaircir. Nous sommes arrives a une colline qui etincelait sous le soleil. Cette colline, les Bedouins l'appellent la montagne de cristal. Ses magnifiques reflets, elle les doit au quartz qui la compose. Magnifique!
Notre promenade s'est ensuite poursuivie jusqu'au desert blanc, celui que j'ai le plus apprecie. Le sable y etait fin et c'etait agreable d'y marcher pieds nus. De grosses pierres d'un blanc immaculees et approximativement e la taille d'un elephant semblait y avoir ete deposees. Le vent les avaient erodees leur donnant toute sorte de formes (champignon, poulet, tete de chameau, etc.). C'est justement a l'ombre d'un de ces colosses que nous avons casse la croute en contemplant ce paysage lunaire.
Lors de cet arret nous avons eu la surprise de recevoir la visite de petits oiseaux curieux, intrigues par note presence aussi loin de toute habitation. Une mouche noire est egalement venue sentir notre diner. Prealablement, nous avions aussi appercus quelques dromadaires...
Je viens de vivre une experience comme on en vit pas souvent et je m'en estime tres chanceuse.

vendredi 19 octobre 2007

Premier message d'Egypte

C'est la gorge un peu nouee par l'emotion que je suis allee rejoindre mes parents a l'aeroport du Caire. Quel plaisir de se retrouver apres 5 mois de separation!
Apres une nuit de repos (et de rattrapage dans l'echange de nouvelles), nous avons repris l'avion, direction sud vers la ville de Luxor. La, nous sommes embarques sur le MS Monaco, notre bateau de croisiere.
C'est donc au rythme paisible du Nil que la decouverte de l'Egypte s'est amorcee. Sur le pont du bateau, nous avons regarde defiler la vegetation luxuriante (cannes a sucre, bananiers, palmiers dattiers, etc.) ainsi que quelques representants de la faune locale (anes, zebus et dromadaires, etc.) tout en repondant aux salutations amicales des paysans sur le rivage.
Nous recevons un accueil fort chaleureux des veritables Egyptiens. Par contre, sur les quais ou notre bateau s'amarre (tout comme une quinzaine de bateaux semblables au notre) nous etions ceintures par des vendeurs de djelabas (vetement local), de cochers proposant une ballade en caleche et de chauffeur de taxi (ou de felouque) offrant un tour de ville pas cher pas cher. Lors d'une attente pour le passage d'une ecluse, notre bateau a meme ete pris d'assaut par des vendeurs en chaloupe qui lancaient par dessus bord (4 etages de haut quand meme....) des sacs de plastique contenant vetements, foulards et tapis et reclamaient par la suite d'etre payes...
La croisiere etait ponctuee d'arret pour nous permettre de decouvrir les nombreux temples pharaoniques situes entre les villes de Luxor et d'Assouan (plus en amont). La, les anciens Egyptiens nous ont parle par le biais des hieroglyphes, nous avons ete fixes par de nombreux sphynx et domines par des colosses a l'effigie des anciens pharaons. Les sites regorgeaient d'histoires toutes plus divertissantes les unes que les autres sur les differentes divinites et les rois (parfois meme les reines) qui les ont adorees. Plusieurs temples etaient etonnamment bien conserves malgre leur 3500 ans et les fresques presentaient meme leur couleur d'origine. C'etait impressionnant!!!!
Demain, la croisiere se terminera mais la decouverte se poursuivra, cette fois a partir du Caire....

mercredi 10 octobre 2007

Jour du marché à Djenné

Le lundi, c'est jour de marché a Djenné. Le matin, des pirogues affluent des quatres coins du Mali, la ville étant entourée d'eau. Elles emportent avec elles une marchandise très diversifiée: dattes, noix de Kola, arachides, pastèques, oranges, bananes, poivrons, aubergines, ignames, manioc, patates douces, épices de toute sorte, poissons, montons, poulets et vaches pour faire boucherie, médiczments traditionnels comme modernes, multitudes de tissus de toutes les couleurs, vêtements prets à porter, bijoux, artisanat, articles divers de Quincaillerie et j'oublie bien des choses. L'endroit est riche en couleur et en odeur. On y entend aussi toute sorte de dialectes.

Toute cette activité a lieu sur la grande place en face de la mosquée. Cette gigantesque structure peut acceuillir jusqu'à 50 000 fidèles à la fois. Elle est entièrement construite en banco (mélange de terre) et de bois et ce dans un style soudanais. Elle fait la renommée de la ville.

Lorsqu'on veut se reposer de l'activité du marché, la balllade est de mise. On prend plaisir à se perdre dans les rues étroites de la ville, à discuter et à jouer avec les enfants et bien sur, à saluer le chef du village. Le tout dans un magnifique décor.

Le lundi, à Djenné, le dépaysement est garanti.




Ceci est mon dernier message du Mali. J'ai quitté mon ami francais hier pour venir à Bamako que je découvre aujourd'hui avant de reprendre l'avion. Demain, je serai au pays des pyramides....

Retour du pays Dogon

Je suis de retour d'un merveilleux séjour dans les pays Dogon. J'y étais accompagnée d'un excellent guide local Ogodana (que je vous recommande si vous passez par la asseguereteme@yahoo.fr) et d'un français que j'ai rencontré à la gare routière et avec qui je voyage depuis.
Nous avons fait 4 jours à vivre au rythme de la population locale en alternant la découverte de petits villages et la randonnée pédestre dans un décor absolument magnifique. Il y avait une grande plaine où on s'échine a faire pouser le mil malgré les conditions difficiles, une falaise abrupte de plus de 300 mètres où de petits villages ont été construits, il y a de cela des centaines d'années ainsi qu'un plateau rocheux offrant des points de vue absolument fantastiques.
La région, d'ailleurs reconnue patrimoine mondial par l'UNESCO, est d'une richesse culturelle inouie. Nous avons passé 4 jours à nous faire raconter les différentes histoires de la cosmogonie Dogon, à échanger des sourires avec la population locale et le soir, à surveiller les étoiles filantes alors que nous dormions à la belle étoile.... sous nos moustiquaires.
La région est un formidable exemple de cohabitation harmonieuse entre tradition et modernité et entre catholiques, musulmans et animistes. Je garderai un excellent souvenir de cette promenade.

mardi 2 octobre 2007

A la découverte du Mali !

Ca y est ! J'ai quitté Gao laissant derrière moi des amis et des enfants que j'aime de tout mon coeur. J'emporte avec moi le souvenir de leurs sourires. Heureusement, la beauté du paysage qui défilait le long de la route était la pour me consoler...
C'était un paysage de brousse avec du sable rose, des hautes herbes jaunes et des acacias bien verts. A Gossi, le car qui m'emmenait à fait une halte au cours de laquelle j'ai pris pleinement conscience que je me trouvais dans un monde bien différent de celui que je connais. Il y avait un petit kiosque où on servait le Nescafé et les boissons fraiches. Devant ce kiosque se trouvaient des songhai, descendu du car. Certains portaient la boubou tradidionnelle, d'autres étaient habillés à l'américaine. Tous, ou presque, avait le cellulaire à la main, guettant l'heure où il pourraient casser le jeune qu'ils se sont imposé en cette période de Ramadan.
Tout juste à côté d'eux se trouvait un petit troupeau d'ânes. Parmis eux, on trouvait des petits qui ne marchaient pas depuis longtemps ainsi que des adultes. Certains étaient chargés de lourds bagages et d'autres étaient montés par un des membres de la famille à qui le troupeau appartenait. Les enfants montaient nus alors que les hommes étaient vêtus d'une large boubou semblable à une robe et étaient coiffés d'un chapeau conique typique de l'ethnie des peuls. Ils avaient le bâton de l'éleveur à la main.
De l'autre côté du kiosque se trouvait un dromadaire sur lequel on avait fixé une jolie selle. Il était conduit par un homme enturbanné portant fièrement l'épée touareg.
Parmi tout ce beau monde, il y avait moi, la seule blanche, qui m'émerveillais devant cette étonnante diversité culturelle.
J'ai passé une première nuit à Sévaré que j'ai pris plaisir à découvrir le lendemain matin. La ville ne présente aucun intéret particulier. Ce qui m'enchantait, c'était la présence de verdure partout. Quel contraste avec le désert de Gao !
Mon voyage m'a ensuite conduit à la ville voisine de Mopti. Je me suis arretée à l'hotel Y a pas de problème (www.yapasdeprobleme.com) Un endroit charmant qui m'a donné envie de prolonger mon sejour parce que je m'y sentais bien.
Mopti, la Venise africaine, m'a dévoilé ses charmes; l'effervescence de son port, la diversité de son artisanat, l'ingéniosité de sa Mosquée et la beauté de ses fleuves. Ce que l'on pourrait reprocher à la ville ce sont les guides harassants qui vous offrent leurs services, les multiples vendeurs d'artisanat qui deviennent pot de colle ainsi que certains jeunes garçons insolents qui vous disent Mais l'expérience vécue vaut bien ces petits désagréments...
Demain, je quitterai cette ville pour de nouvelles aventures: une excursion aux pays Dogon.

mardi 18 septembre 2007

Tempête sur Gao

Aujourd’hui, une chronique météorologique plus légère que mes derniers billets…

La saison des pluies au Mali m’aura permis de vivre l’expérience d’un phénomène météorologique complètement nouveau pour moi : une tempête comme on n’en connais pas au Québec ou en Europe.

Les tempête surviennent presque toujours de la même façon. Alors que tout était calme, le vent se lève tout d’un coup. Mais ce n’est pas un petit vent. C’est un vent fort qui entraîne avec lui un nuage de poussière. Quand il se manifeste, tout le monde se précipite pour rentrer tout les biens, fermer soigneusement toutes les portes et fenêtres et se mettre à l’abri. Ce vent de poussière, il s’infiltre partout dans les moindres ouvertures. Sa venue signifie immanquablement qu’une bonne séance de nettoyage est à prévoir et ce, malgré tous les volets qui étaient fermés.

C’est le vent de sable qui succède au vent de poussière. Ce vent est tout aussi violent et apporte un nuage de sable qui obscurci l’atmosphère allant jusqu’à diminuer la visibilité pour la conduite automobile. Le nuage de sable est tellement dense que l’on peut identifier clairement où il débute et où il se termine.

Finalement viendra la pluie. Torrentielle au début, elle s’estompera. La pluie ne dure jamais très longtemps. Souvent, il pleut moins qu’une heure. Mais les conséquences pour le réseau routier sont bien présentes. Les conducteurs doivent faire preuve de beaucoup de patience pour se rendre du point A au point B en modifiant régulièrement leur parcours afin d’éviter les mares où ils resteraient embourbés.

Pareille tempête de poussières et de sable incite tout le monde à se réfugier à l’intérieur où la chaleur ne tarde pas à se faire sentir. La plupart du temps, cette réunion se fait dans la noirceur, les autorités procédant à une coupure de courrant par mesure préventive puisque les vents violents menacent les fils électriques. Tout s’arrête, les commerces sont fermés et il n’y a plus personne dans les rues. Mais dès que la pluie se met à tomber, les enfants sortent dehors pour jouer dans l’eau et se laver. C’est la fête !

Alors qu’aucun signe ne permet de prévoir les tempêtes de jour, la nuit il y a clairement un signe annonciateur. Le ciel se transforme en stroboscope. Un éclair n’attend pas l’autre. Je n’avais jamais vu pareille hyperactivité céleste. Pour sa part, le tonnerre est plus souvent qu’autrement absent.

Suite à la tempête, il y aura bien sur, la fraîcheur bienfaitrice. L’accumulation de ces tempêtes fera également renaître la nature que la canicule avait décimée. Gao se reverdira un peu et les animaux trop maigres pourront trouver de quoi se nourrir.

Une tempête comme une de celle qui affecte la ville de Gao est vraiment une expérience à vivre !

lundi 13 août 2007

Changement de vision

La dernière fois je vous avais laissé en me questionnant sur ce que j’étais venue faire ici. Je suis venue pour aider dans un organisme humanitaire dans une région très défavorisée. J’arrivais avec une vision très naïve du rôle que j’aurais à jouer. J’imaginais presque une situation de crise ; tellement à faire qu’on ne sait plus ou donner de la tête, des gens venus chercher de l’aide et tout plein de ressources à ma disposition pour leur venir en aide. Les choses ne sont pas tout à fait comme je l’avais imaginé. Il était temps que je me réveille.

Pour commencer, nous ne sommes pas en situation de crise. Il n’y a pas vraiment de menaces d’insurrection rebelle pour le moment. Les gens vivent donc comme leurs parents vivaient avant eux et comme les parents de leurs parents. Les taux effarants de mortalité infantile et maternelle, de malnutrition et de pauvreté, ils ne datent pas d’hier. Ils font partie de la vie ici. Les gens ne se bousculent donc pas aux portes pour demander de l’aide. Surtout que la véritable aide serait de faire de la prévention alors que les choses ne vont pas mal… Bien sur, quand un programme d’aide est mis sur pied, ils sont nombreux à venir voir s’il n’y aurait pas moyen d’améliorer leur sort, usant parfois de ruses pour mieux répondre aux critères du programme. Donc, pas de gestion de crise…

Ensuite, viennent les préjugés. Pas une journée ne passe sans qu’on ne me demande de l’argent. C’est dans l’ordre des choses, l’homme blanc a de l’argent et l’homme blanc donne son argent parce qu’on le lui demande indépendamment des besoins ou de ce que l’on pourrait faire pour mériter cet argent. C’est presque un privilège acquis que celui de recevoir du blanc. Et on demande toujours plus. C’est la culture du don. Heureusement, tous ne pensent pas comme ça. Ils sont déjà trop nombreux à le faire.

Encore pire que cette culture du don, il y a ce préjugé de la supériorité blanche. Le blanc sait. Après avoir consulté le médecin local, certaine femme viennent me montrer leur enfant et les médicaments qui leur a été prescrits pour me demander de vérifier le travail du médecin. Mais ce sont eux les spécialistes !!! Ce sont eux qui connaissent ces pathologies auxquelles nous, nous ne sommes jamais confrontés en Occident. Et ce ne sont pas que certains malades qui ont ces préjugés. Certains professionnels de la santé limitent les décisions qu’ils ont à prendre dans certains cas, cherchant à connaître avant tout l’avis d’un collègue blanc. Ce préjugé mine leur confiance en leurs propres capacités et restreint leur sens de l’initiative.

De par mes gestes, je ne veux pas encourager ces préjugés et me présenter comme celle qui sait et qui donne (des dons en argent, c’est vite dépensé et ça ne permet pas souvent d’améliorer le sort de façon durable.)

Il y a aussi le fait que je ne sais rien, ou si peu. Ma formation est très axée sur le diagnostic mais quand on arrive à décider du traitement… J’identifie les situations ou une intervention doit être fait mais je ne sais pas intervenir. L’aide que je peux apporter du point de vue strictement médical est très limitée.

Finalement, il y a la question du temps. Je ne suis que de passage ici. Si je mets des éléments en place, qui assurera la continuité ? Et comment déterminer ce qui mérite d’être mis en place alors que ma compréhension de leur culture, de leur religion et de leur façon de vivre est très incomplète malgré ma bonne volonté d’apprendre ?

La question se pose donc : Qu’est-ce que je suis venue foutre ici ???

Pour répondre à la question, j’ai du retourner à la source. Je suis ici parce que j’aime. J’aime découvrir l’autre. J’aime partager des sourires et essayer de faire sourire les gens. Je suis venue ici pour aimer les gens que je rencontre. Ces enfants meurtris, malnutris ou orphelins, ils méritent encore plus qu’on les aime et c’est ce que je suis venue faire ici.

Mon expérience ici sur le terrain m’a également montré à quel point il peut être ardu de mettre sur pied une organisation humanitaire. A tous les jours, il y a de nouveaux obstacles à franchir. Je peux donc servir de support pour ceux qui ont décidé de dédier leur vie à une cause qu’ils ont choisie. Je pense ici à Sophie, la représentante de l’AAG, et je pense aussi à tous ceux que j’ai rencontré et qui donne de leur temps pour donner un coup de main.

Mes connaissances médicales sont limitées mais j’ai tout de même des connaissances. Ma formation m’a permis d’être très axée sur la prévention. J’ai aussi des compétences (quoique limitées) en informatique. On m’a aussi appris quelques notions en matières d’organisation. Tout le peu que je sais, je suis prête à le partager. Et je parle bien de partage. Ce qui implique de ne pas imposer et de s’attendre à une réciprocité.

Finalement, je suis la pour voir. J’ai cet immense privilège d’être accueillie ici, dans cette réalité tellement différente de ce que je connaissais. Peu de gens auront ma chance. Je suis donc ici pour voir et pour raconter par la suite.

J’ai trouvé un sens à ce que je suis venue faire ici : aimer, épauler les gens qui font déjà un travail exceptionnel, partager et témoigner…

vendredi 10 août 2007

Gao

C’est la principale ville de la région la plus pauvre du Mali, l’un des pays les plus pauvre au monde. Elle est établie sur les rives du fleuve Niger qui fournit le poisson et permet d’avoir quelques bons sols pour l’agriculture de subsistance.

C’est une ville de contraste faite d’habitations à base de boues, de forme carrée, ainsi que de tentes de pailles tissées qui, elles, ont une forme parfaitement rondes. C’est une ville de métissage des cultures : les Touaregs à la physionomie plus arabe y côtoient les noirs songhais. C’est une des dernières villes sur la route du désert comme c’est la route vers le luxuriant Niger.

Gao est une ville de désert; le sable y est omniprésent. Pendant la saison chaude, la température peut friser les 50 degrés pendant le jour. Mais présentement, nous n’en sommes pas là. Il y a même quelques îlots de verdures que se disputent les vaches, les chèvres, les moutons et les ânes. Etonnamment les animaux sont assez nombreux à Gao.

Ici, c’est la saison des pluies. Depuis que je suis arrivée, deux bons orages ont frappé Gao déversant des quantités importantes d’eau. Les systèmes de canalisation a ciel ouvert du centre-ville sont mal entretenus. Partout, il y a des débordements. En périphérie de la ville, ces systèmes sont inexistants. Les rues sont transformées en gigantesques mares, quand ce ne sont pas les maisons qui sont inondées. Ces mares, comme celles du centre-ville sont pleines de déchets. L’utilisation des poubelles est loin d’être très répandue dans les endroits publics. Et partout dans ces mares, on voit les enfants jouer ; terrain de jeu propice pour attraper une multitude d’infections. Ces mares sont également idéales pour la reproduction des insectes, vecteurs de nombreuses maladies. Nous sommes d’ailleurs envahis par les mouches. Gao a besoin d’urbanistes pour se pencher sur un bon plan d’assainissement…

Gao ne possède pas vraiment d’industrie pour fournir de l’emploi aux habitants. Le taux de chômage est très élevé. Il n’est pas rare de voir 3 ou 4 adultes et de nombreux enfants dépendre d’un seul salaire. Peu de choses sont cultivées à Gao, à l’année. Il faut importer des denrées ce qui en augmente le coût. Puis, c’est dans la culture, les familles sont très nombreuses. C’est l’indicateur de la virilité des hommes… Cela fait en sorte que les bouches à nourrir sont nombreuses et cela s’accompagne d’un risque important de mortalité maternelle.

Maladies, pauvreté, malnutrition, orphelins, vous l’aurez compris, les besoins à Gao sont importants. Je vis un terrible sentiment d’urgence : il faut faire quelque chose pour aider ces gens ! Et pourtant, je suis là et je fais si peu. Je suis limitée par ma propre incompétence mais aussi par la nécessité de respecter la culture et la tradition (structure de la famille, religion, valeurs ; rapport avec le temps). Je dois me remettre en question et remettre en question ce que je fais ici et comment.

mardi 31 juillet 2007

Premier message du Mali

Je suis enfin arrivée ! Je suis à Gao, 1200 km de Bamako, 20 heures d’autocar. C’est la région la plus pauvre du Mali. Je suis au pays des Touarègues en moto, cellulaire à la main.

Pour y arriver, j’ai du passer par le calvaire de l’aéroport de Bamako avec ses chauffeurs de taxi très harcelants. Ils étaient 10 autours de moi, tellement que je n’arrivais plus à avancer. Et ils bénéficiaient tous des services d’un des agents de sécurité corrompus de l’aéroport qui venaient m’assurer de la compétence du chauffeur en question…. Finalement, c’est avec une dame rencontrée dans l’avion que je suis repartie. Elle a eu la gentillesse de venir a mon secours.

Pour récupérer passeport et visa, ça a été un vrai charme. Rien à voir avec tous les problèmes du Ghana. Tout était prêt en 24h…

Mon séjour à Bamako m’a également permis de revoir une amie, stagiaire en médecine elle aussi. Elle m’a donné des petits trucs pour mieux m’y repérer et interagir avec les gens.

Faire la transition entre deux pays, ce n’est pas nécessairement facile. On cherche à reproduire ce qu’on avait compris du pays que l’on quitte. Puis on se rencontre que les règles du jeu ont changes et que les nouvelles règles, on ne les connaît pas. Même la façon de saluer les gens est différente. C’est à la fois insécurisant et stimulant. Il y a encore tellement de choses à apprendre !!!

Je suis a Gao pour offrir de l’aide a l’AAG (Association Aide à Gao). Je serai impliquée auprès de petits enfants malnutris, des enfants orphelins et auprès de mères lors des leur accouchement. Plus de détails a venir…

mardi 24 juillet 2007

Semaine dans le Nord

Quelle semaine!!! Nos premieres semaines avaient ete tres medicales. La derniere semaine nous a vraiment permis d'avoir un apercu plus culturel.

Nous pensions visiter une clinique dans le Nord. C'est plutot une clinique dentaire improvisee et temporaire dans un petit village de maison en terre cuite qui nous attendait. Sitot arrivees, les gens de l'organisme nous ont demande de nous promener dans la foule et de traiter ceux qui en avaient besoin grace aux medicaments apportes par une des epouses des dentistes, pharmacienne de proffesion. On s'attendait a ce que l'on soit deja medecin! On les a vite informe de nos limites. Nous avons neanmoins organise une seance de distribution de vitamines et de vermifuges aupres des enfants qui etaient tous maigres avec un gros ventre. Nous etions la si peu longtemps, que nous n'avions pas le temps de faire de l'education et encore moins d'etablir le lien de confiane necessaire pour que l'education dispensee soit ecoutee. Nous etions donc pleinement consciente de l'inutilite de notre geste: une multivitamine ne pouvait pas remedier a des annes de malnutrition et notre pillule de vermifuge, c'est avec de l'eau non bouillie et potentiellement contaminee que nous l'avons fait avaler... Nous sention que nous devions quand meme faire quelque chose pour aider ces jeunes. Neanmoins, nous etions heureuses de l'experience qu'il nous avait ete donne de vivre. Cela nous a permis d'etre plus consciente de la realite vecus par des milliers de gens. Cela nous a aussi permis de nous confronter a nos propres limites. Il y aurait tellement de choses a faire, et pour ca, ca prend du temps... et plus de connaissances.

Tant qu'a etre dans le Nord du pays, nous en avons profite pour voir les richesses que la region avait a offrir. Dans le parc national de Mole, notre randonnes pedestre dans la savane nous a permis de voir une quantite impresionnate de facocheres, de singes et surtout d'antilopes. Mais le clou de notre randonnee a ete notre rencotnre avec un groupe de 5 jeunes males elephants. C'est tellement impressionant de les voir evoluer dans leur environnement naturel. C'est tellement gros!!!

Dans la region de Wichau, nous avons pu apprecier la formidable initiative communautaire d'ecotourisme; pendant une randonnee de canoe de 3 heures, nous avons pu observer les jeux de 2 mamans hippopotames et de leurs petits.

Dans la region de Teshiman, c;est une randonne pedestre dans la foret tropical qui nous attendait. En bonus, visite de grottes habitees par une formidable colonie de chauves-souris.

Pendant ce temps, nous etions souvent logees chez l'habitant dans des maisons typiques sans eau ni electricite. Un soir, avec une famille, nous avons danse au rythme des tambours a la lueur d'un feu. Que d'experiences!!!

J'ai bien apprecie mon expedition dans le Nord. Il complete a merveille un sejour formidable au Ghana ou j'ai appris beaucoup, autant sur moi, sur le Ghana et sur la medecine.

Grace a ce blog, j'ai essaye de vous faire partager mon experience. J'ai essaye de transmettre des informations les plus veridiques possible mais elles demeurent teintees par mon interpretation et j'ai pu me tromper. Je m'excuse pour toute mesinformation.

Demain, je m'envolerai vers le Mali pour la 2e partie de mon voyage. Je ne connais pas encore la disponibilite d'internet dans le pays mais j'ai bon espoir de pouvoir continuer a tenir mon blog. A suivre...

Rites funeraires

Au Ghana, les funerailles, c,est important! Souvent, elles ont lieux plusieurs semaines apres le deces de la personne pour permettre a la famille d,avertir tous les proches et d'amasser l'argent necessaire a la ceremonie.

Les celebrations se tiennent pendant 3 jours du vendredi au dimanche. Le vendredi, tout le monde se reunit pour aller chercher le corps a la morgue. Le tout se fait en chantant et en dansant. Plus il y a de bruits, plus c'est un signe que la personne etait appreciee. Ensuite, la musique et les chants se poursuivent alors qu'un cortege de voiture suivent le corbillard (fonction ici occupe par les ambulances) jusqu'a la residence du defun ou de l'un de ces proches. Ces corteges sont toujours tres impresionnant a croiser, surtout en ville.

Le samedi, tout le monde se reunit de nouveau pour veiller le mort. La veille n'est pas silencieuse. Encore une fois, la musique a plein volume est de mise. On mange, on boit, on fait la fete.

Le dimanche est le jour de mise en terre au cimetiere. Prealablement dans les petits villages, les hommes se seront relies pour porter le cerceuil a travers le village suivis par les musiciens et chanteurs. Ici aussi, le meme principe s'applique, plus on fait de bruits, plus on temoigne de l'affection pour le defunt. Cette fois, les coups de petards viennent apuyer le son des percussions.

Pendant les 3 jours, tous les proches et amis seront vetus de vetements traditionels noirs et rouges. Sinon, on fait produire des t-shirt presentant la photo du defun avec une courte notice necrologique que tous porteront fierement.

Vous l'aurez compris, les funerailles au Ghana sont l'occasion de faire un gros party. Certains passent 3 jours saouls. Les jeunes nous ont avoue que plusieurs amourettes de passage voyait le jour pendant ces funerailles qui rassemblent les gens.

Mais les funerailles ont aussi des inconvenients importants. La crise electrique touche aussi les morgues ce qui complique la conservation des corps (certaines familles attendent des mois avant d'avoir l'argent necessaire au funerailles) La question monetaire a aussi d'autres repercussions. Plusieurs personnes ne benificient pas de tous les soins dont ils auraient besoin car la famille commence deja a economiser pour les funerailles...

Les rites funeraires sont une des particularites du Ghana. Source de rassemblement, ils sont aussi a la base de certains problemes sociaux.

Tabous

Mon sejour a l,hopital est termine mais il reste deux sujets que je voulais aborder. Il s,agit de sujets tabous aussi bien a l,hopital qu'au Ghana en general.

Le premier sujet, ce sont les avortements. Il est interdit de se faire avorter au Ghana a moins que ce ne soit pour des raisons medicales ou encore a la suite d'un viol. De plus, la religion, qui est omnipresente, s'oppose a l'avortement. Or, la majorite femmes ce sont feja fait avorter... plus d'une fois. Neanmoins, la majorite des femmes mentiront a leur medecin si elles sont questionnes a ce sujet.

Les femmes ont recours a toutes sortes de techniques pour realiser leurs avortements. Certains moyens sont innoffensifs (et innefficaces) comme de prendre une boisson tres tres tes sucree. D'autres y vont beaucoup plus agressivement avec des melanges d'herbes medicinales ou encore en utilisant des objets divers pour tenter d'enlever mecaniquement le produit de conception.

Ce n'est pas genial pour la sante des meres. Au Ghana, environ 30% de la mortalite maternelle serait lie aux avortements. C'est plus de 2 fois la proportion dans la population mondiale selon l'OMS.

Les femmes arrivent tres malades ou encore en hemoragie a l'hopital et pour le medecin, c,est tres difficile d'aller chercher la verite sur ce qui s'est passe. Les questions ne recoivent souvent que des reponses evasives...

Une fois la verite obtenue, on procede a un curetage, c,est a dire qu'on vide l'uterus de tous les restes que l'on pourrait y trouver (l'uterus continue a saigner tant qu'il n'est pas entierement vide). Autant les medecins peuvent habituellemnt etre a l'ecoute de leurs patients, autant toute cette empathie disparait lorsqu'il s'agit d'avortements. Le curetage se fait mecaniquement sans anesthesie et aucunement en douceur. J'ai vu des femmes s'evanouir de douleur pendant la procedure. C'est exactement comme si l'on voulait punir ces femmes pour ce qu'elles avaient fait.

Un autre sujet assez tabous et celui du sida. A l'hopital, on regroupe dans un meme pavillon les pavillons souffrant du VIH et ceux souffrant de tuberculose (oui oui, malger le systeme immunitaire affaibli des sidatiques et le risque de contagion de la tuberculose...). Ce pavillon s'appelle le Fever Unit et il est situe en retrait de tous les autres pavillons de l'hopital, juste a cote de la morgue.

Le medecin qui s'en occupe est un etudiant. On lui a donne 2 semaines de formation a temps partiel pour devenir un expert en sida. On lui demande de faire la tournee des patients hospitalises a chaque 3 jours. S'il a des questions ou des patients a faire voir par d'auters specialistes, il doit se battre pour reussir a faire deplacer ses patrons qui essaient le plus possible d'eviter cet endroit.

On y hospitalise que les cas les plus severes. De toute facon, les gens ne veulent pas y rester. La mort y frappe en moyenne une fois par jour ce qui est assez difficile pour le moral des autres malades et de leurs proches.

Heureusement, les infirmieres qui sont la font un travail remarquable. En plus de s'occuper des patients hospitalises, ce sont elles qui font le counceling aupres des gens qui s'appretent a passer un test de depistage. Elle font egalement l'annonce de diagnostic et du suivi de patients a l'externe, identifiant ceux qui devront rencontrer le medecin lors de la clinique externe tenu 2 fois par semaine. Cette clinique se fait au Fever unit ce qui fait que la raison de soncultation peut difficilement rester confidentielle. Rien pour minimiser la mise a l'ecart des sidatiques.

Ces tabous existent et il rendent encore plus difficile des situations deja difficiles a vivre.


dimanche 15 juillet 2007

OPD, petits extras et conclusion

OPD
O.P.D. c'est l'acronyme pour Out Patient Departement, la clinique externe. C'est sans aucun doute le departement le plus difficile a decrire. Pour quelqu'un de l'exterieur, cela ressemble beaucoup plus a un immense chaos qu'a un hopital. Meme apres toutes ces semaines de stage ou je passais presqu'a tous les jours par l'OPD, j'ai encore parfois de la difficulte a m'y retrouver.
C'est la plus grande batisse de l'hopital. Elle fait peut-etre 100 metres par 40 metres. Elle regroupe 13 salles de consultation medicale, une salle de repos pour les medecins (ou on retrouve plusieurs exemplaires de Bibles mais aucun livre de reference), un poste d,infirmieres, la pharmacie, le laboratoire, une piece pour faire des radiotherapies, un kiosque d'information, un bureau des archives, un comptoire pour payer les services recus, 2 salles pour detenir les patients que l'on desire garder sous observation pour un court laps de temps et la salle d'attente. Inutile de dire qu'il y a un manque d'espace. Peu importe l'heure de la journee ou de la nuit, il y a des gens partout attendant assis ou couches sur de vieux bancs d'eglise.
Toute personne se presentant a l'OPD doit tout d'abord aller chercher son dossier au bureau des archives ou alors s'en faire creer un. Ensuite, elle doit se presenter au poste des infirmieres en pleins milieu de la salle d'attente. Elle sera alors pesee, on prendra sa temperature et sa tension arterielle et l'infirmiere determinera quel type de medecin la personne doit rencontrer: un chirurgien, un gynecologue-obstetricien ou encore un interniste. Puis, ce sera la longue attente pour voir le medecin.
La majorite du temps, le medecin n'appelle personne. Les patients savent qui est arrive avant eux pour consulter dans la salle qui leur a ete assigne selon le medecin qu'ils doivent rencontrer et ils attendent leur tour. Dans la salle en question, il peut y avoir 1, 2 ou 3 medecins, parfois installer sur des bureaux de fortune. La confidentialite y est inexistante (il n'est pas rare que 12 personnes soient dans la piece lors de la consultation medicale). Les gens passent leur temps a entrer et sortir que ce soit pour apporter les resultats des examens qu'ils ont ete passer ou encore ce sont des employes de l'hopital qui usent de leur contact pour acceler le processus de consultation pour les gens de leur famille. En medecine interne, la ou il y a le plus de cas, un medecin verra plus de 20 patients a l'heure. Tous les medecins font de l'OPD une fois leur tournee de pavillon terminee. Certaines journees, des cliniques speciales sont organisee: une journee pour les diabetiques, une journee pour les cardiaques, une journee pour les gens souffrant d'anemie pernicieuse, etc.
C'est un univers etourdissant mais tellement fascinant ou tout s'orchestre malgre l'apparence de chaos.
Petits extras
L'hopital avait plusieurs petits extras a offrir qui sont venus enrichir notre experience de stage.
La clinique ante/post natale et de plannification des naissances: Dans ce petit pavillon en plein centre de l'hopital, plusieurs sage-femmes s'activent. Contrairement a celles qui font des accouchements, les sage-femmes de ce departement sont a l'ecoute de leurs patientes. Une partie importante de leur travail consiste a faire de l'education aupres des meres ou futures meres. Ce sont elles qui font le suivi de grossesse et identifient les femmes qui doivent rencontrer le medecin (les cas problemes). Ce sont elles aussi qui font le suivi ponderal et surveillent le statut d'immunisation des jeunes bebes. Ce sont elles finalement qui font la tournee des femmes venant tout juste d'accoucher pour leur parler de contraception et les encourager a espacer les naissances d'un an ou deux. Aupres de ces femmes, j'ai beaucoup appris.
Le laboratoire: Pour nous qui n'avions pas vraiment d'exposition clinique, le laboratoire nous a permis d'apprendre a faire des prises de sang. L'equipe dynamique nous a egalement appris comment faire certains examens diagnostics, quoi regarder au microscope en examinant un frottis sanguin a la recherche de parasites de la malaria ou de globules rouges malades ou encore quoi observer sur une culture d'urine. Nous avons pu voir concretement ce dont on nous avait dans nos cours.
Physiotherapie: Mene une equipe de femmes tres dynamiques, le departement de physiotherapie offre un peu d'espoir et de reconfort aux victimes d,accidents vasculaires cerebraux et aux personnes atteintes de douleurs chroniques. Avec elles, j'ai pris plaisir a echanger des exercices et a comparer nos facons respectives de travailler. La physiotherapie en etant a ses premiers balbutiement au Ghana (a peine une quarantaine de professionnelles dans le pays), le departement manque de main d'oeuvre et se dit interesse a recevoir de nouveaux stagiaires.
Dermatologie: Difficile pour nous occidentales de nous y retrouver pour identifier les affections dermatologiques sur les peaux noires. Heureusement, nous avons eu un excellent mentor: un dermatologue passione par son travail et interesse a faire de l'enseignement qui venait faire de la consultation externe une fois par semaine a l'OPD. Il etait de plus le medecin le plus a l'ecoute des patients et le plus prompt a leur expliquer ce dont ils souffraient. Nous avons appris a la fois sur la dermatologie et sur la relation medecin patient.
Ophtalmologie: Nous avions des lacunes serieuse en matiere d'ophtalmologie en raison de la greve des medecins specialiste qui nous avaient prives de cette partie de notre cours de medecine. Aussi avons nous ete tres contentes de faire la connaissance du Dr Smith, un ophtalmologue britanique venus realiser une etude sur le glaucome au Ghana. Dans sa clinique, qui n'avait aucun lien avec l'hopital, il nous a fait de l'enseignement en ophtalmologie, nous a permis d'observer quelques consultations et meme une chirurgie de la cataracte. Nous avons pu observer a quel point sont travail doit etre precis. Je n'aurais jamais la dexterite pour devenir ophtalmologue!
Medecins en service national: Une fois leur cours de medecine termine, les etudiants doivent donner deux ans de leur vie au gouvernement et travailler dans le systeme public. Ils passent alors 6 mois dans les differents departement des hopitaux et completent leur formation tout en ayant beaucoup de responsabilites. Ce sont aupres d'eux que nous avons passe le plus de temps. Ils etaient interesses a nous faire beaucoup d'enseignement ce que nous avons apprecie. Nous avions presque le meme age et ils sont devenus des amis. Lors des quelques soupers que nous avons partages, nous avons pu echanger sur nos facons de voir la medecine, sur la situation au Ghana, comparer nos systemes de sante, etc.
Conclusion
Vendredi, j'ai dit au revoir aux gens de l'hopital. Mon sejour parmis eux est termine. J'y aurai beaucoup appris. J'y aurai fait des rencontres interessantes et je garderai contact avec certaines de ces personnes. Je suis tres tres satisfaite de l'experience que j'ai eu la chance de vivre au Tema General Hospital et je souhaite que d'autres auront la meme chance que moi dans les annes a venir.
Cette semaine, nous partons a la decouverte du Nord. Nous allons visiter une clinique a une journe et demi d'autobus de la capitale. Nous en profiterons egalement pour visiter cette partie du pays qu'on dit plus differente de ce que nous connaissons actuellement du Ghana.
L'acces a internet s'annonce un peu plus difficile pour la prochaine semaine....

jeudi 12 juillet 2007

Fin de semaine a l,eglise

Nous attendions la journee de samedi depuis plusieurs semaines. En cette journee du 7 du septieme mois 2007, une des etudiantes en medecine de l,hopital se mariait t nous avions ete invitees.
Malheureusement, au reveil, une pluie torrentielle nous attendait, transformant toutes les rues en marres de boue. Nous avons neanmoins revetu nos plus beaux habits (les seuls que nous n,avons pas encore taches...) tout recemment confectionnes chez une couturiere locale. En bonne occidentales, nous sommes arrivees pile a l,heure dite a l,eglise... nous etions els 8e arrivees. Quand il pleut, les ghaneens sont encore plus en retard qu,a l,habitude.
Nous avons donc eu beaucoup de temps pour observer les gens alors qu,ils arrivaient. Les femmes avaient mis leur plus beaux habits traditionnels, certains etaient meme en kente. Certaines revetaient une coiffe au motifs de leur robe, d,autres aussi coquettes portaient le chapeau. Les hommes etaient tellement beaux dans leur veston/cravate ou simplement drappes de tissus traditionnels comme les anciens le faisaient.
Avec 1h15 de retard, la ceremonie a commence meme si tout le monde n,etait pas encore arrive. Vers la fin de la messe, nous devions etre tout pres de 350 invites. La messe etait celebree par un cure Hollandais. La celebration se deroulait comme toute celebration de mariage au Quebec seulement il y avait davantage de chants et de musique. Le tout a dure pres de 3h. Assez long!!!
Nous nous sommes donc esquivees en douce une fois la ceremonie religieuse terminee. J,aurais bien aime voir de quoi avait l,air un party de mariage ghaneen mais la perspective d,attendre encore 1 heure ou 2 avant le debut du party (le temps de prendre les photos) alors que nous ne connaissions personne n,enchantait pas tellement mes compagnes de voyage.
Nous avons donc profite de la fin de la journee pour continuer dexplorer notre quartier en decouvrant un nouveau petit spot sur le coin d,une rue...
Dimanche matin, nous etions attendues a l,Apostolic Church of Tema. Une vielle dame qui habite pres de l,appartement et a qui je vais prendre regulierement la tension arterielle nous avait invite a l,accompagner. Elle nous avait donne rendez-vous chez elle et elle a demande a son fils de venir nous reconduire a l,eglise... qui etait a 2 minutes de marche. De l,exterieur, le batiment ressemble a un immeuble a logement en pleine construction. Comme c,est la coutume au Ghana, la construction se fait au rythme ou on dispose de l,argent pour le faire c,est a dire petit peu a petit peu. Cela n,empeche pas l,utilisation du batiment des que la structure est montee. L,eglise n,avait donc aucun mur au rez de chausse et au 2e etage. Ni les planchers, ni les plafonds n,etaient termines. Il n,y avait aucune vitre dans les fenetre des seuls murs de l,etablissement.Bref, un batiment en pleine construction!
Mais il y avait de l,ambiance dans le batiment. Nous somems arrivees vers la fin du rpemier service (nous devions assistees au 2e) pendant lequel se deroule l,ecole du dimanche. Pres de 125 jeunes de 4 a 15 ans etaient separes en petit groupes selon leur age et apprenaient differents passages de la Bible. Nous avons ete promenees d,un groupe a un autre et les jeunes se sont fait un plaisir de nous reciter la lecon du jour.
Nous nous sommes ensuite rendue au 1er etage ou la messe etait officiee. Nous avons eu droit a un traitement de faveur. Le service s,est tenu a la fois en anglais et en Twee pour que nous puissions comprendre. Le prenom de chacune d,entre nous a ete mentionne alors qu,ils nous souhaitaient la bienvenue dans leur Eglise. Une place toute particuliere nous a ete accordee pendant les chants et la danse...
Cette fois la ceremonie a ete differente de tout ce que nous connaissions. Pendant toute la premiere heure et demie le pasteur parlait/chantait pendant que le synthetiseur, la batterie, la guitare electrique, la base, le djembe et les trompettes jouaient et que els choristes chantaient. Dans un preier temps, Dieu a ete magnifie. Les 150 personnes presentes murmuraient, chantaientn ou criaient la gloire de Dieu (papa Glory! x 3). Puis tous ensemble on a taper des mains pour Jesus (Clap for Jesus!). On a enchaine avec un Halleluyah chante et danse selon la mode africaine. Les femmes se levaient et se rendaient a l,avant pour danser... sans oublier d,amener avec elles les 4 blanchez visiteuses.
Puis el pasteur a fait uns ermon qui a dure plus d,une heure. C,etait un sermon high tech avec presentation power point des passages de la bible discutes. Malgre cela, chacun avait son exemplaire de la bible et son carnet de notes. Avant de conclure, nous avons ete invite a prendre la main de notre voisin et de lui dire que nous avions besoin de Dieu. Mon voisin se faisait assez convaincant. Il tenaient nos mains bien haute, les yeux fermes, tremblant de tout son corps en repetant: I need God, I need God, I need God.
Je suis tres contente d,avoir eu la chance de vivre cette experience. Dans ce pays ou la religion est si importante, ou les gens vont a l,eglise presque a tous les jours et ou il y a plus d,eglises qu,il n,y a d,ecoles, j,ai l,impression que si je n,y etais pas allee, je serais passee a cote de quelque chose.
Le dimanche apres-midi, nous somems allees se promener dans le port de Tema et dans Newtown qui est un peu le bidonville de Tema. La, la densite de la population est incroyable, les tuadis sont minuscules et la salubrite... C,etait neanmoins un quartier tellement vivant avec des enfants souriant qui accouraient pour nous toucher la main et les adultes partout qui nous demandaient d,arreter pour discuter. Les gens avaient l,air tellement heureux! Ca fait quand meme reflechir... autant d,eglise et si peu de gens qui font des choses pour les gens de leur propre communaute...
Une autre belle fin de semaine. Une des dernieres puisque je quitte pour le Mali le 25 juillet.

dimanche 8 juillet 2007

Sejour en pediatrie

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. Je viens de completer mon sejour au departement de pediatrie. Les pediatres partagent leurs temps entre la clinique externe (j,y reviendrai la semaine prochaine), l,unite des bebes malades et le pavillon des enfants.
L,unite des bebes malades ressemblent a un departement de neonatalite au Quebec. On y acceuille des bebes de meres n,etant pas encore en mesure d,en prendre soin (parce qu,elles viennent de subir une chirurgie ou encore parce qu,elles sont trop faibles) ainsi que des bebes malades. Les plus vieux pensonnaires ont au maximum 6 semaines mais la moyenne d,age est davantage de 2 jours. Malgre sa vocation, l,unite ne possede aucun incubateur fonctionnel. J,ai vu de grands prematures de 26 semaines de gestation (au lieu des 40 necessaires) qu,on tenait au chaud grace a une bonne vieille lampe de bureau 100 watts.
L,unite peut devenir rapidement surchargee et jusqu,a 4 bebes peuvent se partager un meme berceau. Les bebes necessitant un traitement aux antibiotiques partagent donc un lit avec les enfants en pleines sante atttendant tout simplement maman...
En plus de prendre soin des bebes , les infirmieres de l,unite sont responsables de s,assurer que chaque mere sache comment allaiter et comment s,extraire du lait et qu,aucun bebe ne reparte a la maison avec un cordon infecte. Chaque enfant recoit un vaccin contre le tetanos, la diphterie, la coqueluche ainsi que la polyo. Elles s,occupent aussi de percer les oreilles des filles ce qui diminue le risque d,infection. Le medecin, lui, fait sa tournee a chaque matin.
L,autre pavillon comprend 4 petites chambres comprenant chacune 4 ou 5 lits. Dans ces petits lits se trouvent des enfants qui ne jouent plus. Ils gisent sans energie avec le regard dans le vide. A leur chevet nuit et jour, sur une petite chaise en bois, les meres veillent. Ce dont ces enfants souffrent, c,est surtout de diarrhees ou de malaria compliquee d,encephalite ou d,anemie severe. Il y a aussi des enfants qui se meurrent d,anemie liee a la malnutrition alors que leur mere parade une chevelure teintees de meches dispendieuses tout en parlant au cellulaire. Il y a un probleme d,education ou encore un probleme de priorite. Chose certaine, ce n,est pas facile a voir...
Ce qui est particulier en pediatrie, c,est la facon dont la consultation medicale se fait. Le medecin s,installe dans un bureau de consultation et ce sont les meres qui defilent emportant dans leur bras le corps inanime de leur enfant. Quand l,enfant est un peu plus age, cela represente une charge relativement importante. Personellement, il me semble que ce serait au medecin qui est en pleine forme de se deplacer. Mais ce n,est pas comme ca que ca marche ici.
Je suis satisfaite des 2 semaines passes en pediatrie mais je n,ai pas l,impression d,avoir appris enormement. Peut-etre que les choses auraient ete differentes si j,avais fait mon cours de pediatrie. C,est ce qui m,attendra a mon retour a l,ecole en janvier ;)
Lundi, je commencerai ma derniere semaine a l,hopital. Officiellement, nous devrions etre en clinique externe. Dans les faits, nous retourneront dans les departements ou il nous restent des choses a decouvrir ou encore nous retournerons approfondir certaines connaissances. Il y a tellement de choses a apprende!

mercredi 4 juillet 2007

Fibre patriotique

Les fetes de la St-Jean-Baptiste et du 1er juillet sont maintenant terminees. Nos drapeaux quebecois ou canadiens (c,est selon votre allegeance...) pourront etre ranges jusqu,a l,annee prochaine. Quelques uns flotteront encore fierement devant les etablissements gouvernementaux mais somme toute, l,elan patriotique est termine au Quebec.
Quant a lui, le drapeau ghaneen flotte partout au Ghana. Il est compose de trois bandes horizontales de couleur: le rouge, symbole du sang verse pour acceder a l,independance en 1957, le jaune, symbole de l,or ayant fait la renommee du pays qu,on appelait anciennement la Gold Coast et le vert pour la vegetation luxuriante du Ghana. Finalement, au centre du drapeau trone une etoile, l,etoile de l,union Africaine.
Chaque voiture, taxi ou trotro a son petit drapeau flottant accroche au miroir. Plusieurs personnes portent le bracelet au couleur du Ghana qui est en vente partout. Au marche, on retrouve egalement un tissu imprime au couleur du Ghana dont plusieurs femmes ce sont servi pour faire un habit traditionnel. Meme les adolescents portent fierement la camisole du Ghana quand ce n,est pas la casquette ou le chapeau rastaman a l,effigie nationale. Dans certaines maisons ou je suis rentree, meme le coussins sur les divans etait une reproduction du drapeau ghaneen. Pour certains, ce n,etait pas suffisant, ce sont tous les murs exterieurs de leur commerce qu,ils ont utilises pour reproduire le drapeau national. Bref, ce drapeau, on le voit partout.
La fete de la Republique du 1er juillet n,a rien a voir avec ce patriotisme affiche qui est toujours aussi present depuis notre arrivee. Les gens interroges nous ont parles de deux facteurs a l,origine de ce patriotisme: Le cinquantieme anniversaire de l,independance du Ghana qui avait lieu en mars de cette annee ainsi que la performance exceptionnelle de l,equipe de foot ghaneenne lors de la coupe du monde l,annee passee. Lors de ces evenements, on distribuaient gratuitement des drapeaux du Ghana...
Bien plus que d,afficher un drapeau, tous les Ghaneens que nous avons rencontres etaient fiers de leur nationalite et de leur reputation de pays pacifique. Pour tous, c,etait tres important de connaitre notre appreciation de leur pays. Partout, nous nous faisons un plaisir de repeter a quel point le Ghana etait un beau pays. Partout, les sourires de satisfaction nous repondaient. C,est beau de voir des gens aussi fiers de leur appartenance.

dimanche 1 juillet 2007

fin de semaine du 1er juillet

Petite fin de semaine tranquille ou nous avons pu recuperer; nous avions toutes faites une nuit a l,hopital la semaine passee. Nous en avons profiter pour visiter les alentours immediats que nous avions quelque peu negliges jusqu,a maintenant.

Samedi, c,est donc Accra que nous avons pris le temps de mieux decouvrir. Premiere mission: trouver le marche de magie noire. C,est un endroit aucunement touristique, un peu cache, dont on avait entendu parler grace a une amie a Constance qui connait bien le Ghana. Mission accomplie! L,ambiance du petit marche etait vraiment particuliere. On y vend toutes sortes de choses: des herbes de toutes sortes, des peaux de leopards, d,antilopes et autres animaux, des bestioles sechees (hipocampes, petits lezards, oiseaux, herissons, etc.), des pots pour accomplir des rituels particulier et bien sur, des poupees voudoues. Je suis vraiment contente d,avoir ete dans un endroit aussi different de tout ce que je connais Mais en meme temps, l,impression d,etre un peu voyeuse a fait en sorte que ne me sentais pas a l,aise pour y rester longtemps.

Nous avons donc repris notre promenade dans le centre-ville de Accra. En soit, c,etait interessant. Il y avait tellement d,activite, tellement de gens partout, tellement de produits offerts. J,aurais pu y marcher pendant des heures a tout observer!

Notre promenade nous a conduites au centre culturel ou des artisans de toutes sortes rivalisaient d,habilete. Ils sont malheureusement encore une fois un peu trop insistants aupres des clients potentiels.

En soiree, nous avions rendez-vous avec des residents de l,hopital pour assister a une foire en l,honneur de la fete de la republique (eh oui, c,est le premier juillet ici aussi...). Finalement, nous nous sommes fait poser un lapin. La foire avait ete annulee a une journee de preavis... Dommage! Nous avons donc soupr dans un bon petit restaurant de Accra avant de revenir chez nous.

Dimanche, jour de repos a faire de petites emplettes, a faire notre lavage et a nous amuser avec les enfants des alentours. Ca fait du bien!


vendredi 29 juin 2007

Systeme de sante mixte

Il existe deux types d,etablissements de soins de sante au Ghana. Les cliniques privees, souvent propriete des medecins eux-memes, qui offrent des services dans quelques specialites bien ciblees et le systeme public avec ses hopitaux et cliniques.


La majorite des gens prefere aller dans les etablissement prives, quand ils en ont les moyens. Les gens ont l,impression que le fait de payer plus cher garanti l,acces a des soins de meilleures qualites. Dans certains cas, surtout dans les cliniques ou le ratio patient/personnel est tres bas (ce qui se monnaye), ils ont raison. Dans d,autres cas, les cliniques ne sont pas assez bien equipees pour prendre en charge le patient qui sera alors refere au systeme public, parfois tardivement avec une condition s,etant degradee.


Le fait de consulter dans un hopital gouvernemental ne signifie pas toutefois l,acces a des soins gratuits. Tout se paye! En chirurgie, il y a meme une infirmiere assignee a prendre en note tout ce qui est utilise pour le patient afin de faire la facture: instruments, solutes et meme le nombre de paires de gants.


Depuis 3 ans, le Ghana offre l,assurance sante (Je n,ai pas vu d,assurance privee encore...) Cette assurance est organisee sur une base communautaire. Pour 7$ par annee, les gens s,inscrivent et recoivent leur carton d,assurance. Ce carton donne acces aux soins dispenses dans les cliniques et l,hopital de la communaute seulement. De plus, la majorite des medicaments frequemment prescrits sont couverts par l,assurance sante. L,assurance sante est donc avantageuse et accessible a tous les idividus de la population. Malheureusement, la majorite des gens n,ont pas d,assurances... La sante n,est pas la priorite de tous.


Il arrive frequemment que des medicaments ne soient pas administres parce que les gens n,ont pas les moyens de se les offrir. Les medecins sont constamment a l,affut de traitements moins dispendieux. Parfois, c,est la consultation aupres d,un specialiste que le patient n,est pas pret a payer. Le generaliste a dans ce cas beaucoup de travail a faire... Dans les pavillons hospitaliers, certains patients sont detenus parce que leurs proches n,ont pas encore payes le montant de leur facture d,hospitalisation. Les anciens patients serontdoc gardes en jusqu,a ce que tout l,argent ne soit recu. Et ce malgre le probleme de manque de lit...


Il y a aussi le probleme de distribution des effectifs medicaux. Korle Bou, le grand hopital d,enseignement de Accra compte plus de 200 medecins et residents. De leurs cote, les hopitaux de districts peinent a trouver des medecins. Un probleme classique...


Le systeme de sante Ghaneen est loin d,etre parfait. Malgre tout, de nombreux efforts sont faits pour permettre a tous l,acces aux soins de sante.

mercredi 27 juin 2007

Anecdote: le nouveau cedi

A compter du 1er juillet, les ghaneens auront a composer avec une nouvelle monnaie. En effet, le cedi actuel sera remplace par le nouveau Cedi Ghaneen. Le sujet occupe toutes les tribunes populaires des radios locales. On explique aux gens que la valeur des choses ne changera pas. On explique aussi comment faire la conversion. Pour 10 000 de l,ancien cedi, on obtient 1 nouveau cedi ghaneen. On introduit aussi la notion de pesowa qui correspond a un centieme de cedi (ou a 100 cedis actuels).

Ce concept de decimal fait partie de ma vie depuis toujours. Or, ici, il suscite bien des inquietudes. Le gouvernement a fait produire de nombreuses chartes de conversions qui sont affichees un peu partout. On a aussi affiche des images d,objets de la vie quotidienne et on indique leur prix en ancien et en nouveau cedi pour que les gens comprennent bien que la valeur de l,objet ne change pas... On fait aussi des exercices a la radio pour habituer les gens a convertir la monnaie. A les ecouter (a longueur de journee) on comprend que ce n,est pas facile.

Pour mieux comprendre cette difficulte, il faut mentionner que plusieurs des adultes travaillant dans les commerces ne savent ni lire ni ecrire. C,est etonnant la quantite de gens qui signent leur formulaire de consentement aux soins a l,hopital en etampant leur pouce. Ils ont donc tres sommairement appris a compter, et souvent en utilisant leurs doigts. Or, des decimales, ca ne se compte pas tres bien sur les doigts. C,est donc un tout nouveau concept qu,on leur introduit. La conversion de toute la monnaie prendra beaucoup de temps...

Je sais aussi qu,il y aura quelques desillusions. On avait explique a une femme les raisons motivant le changement de monnaie: une comparaison plus facile avec le dollars americain ainsi que la possibilite de transiger des biens de valeurs sans avoir a jongler avec les milliards de cedi. Or, elle avait compris que le cedi ghaneen arriverait ainsi a parite avec le dollars americain... Cette dame a donc annonce qu,elle viendrait nous rendre visite au Canada l,annee prochaine puisqu,elle en aurait les moyens avec le nouveau cedi. Il reste encore de l,education a faire...

Souvent, nous nous sommes fait demander si nous y comprenions quelque chose, nous, a cette nouvelle monnaie. C,est la qu,on realise qu,il y a plusieurs facon d,apprendre a penser.

lundi 25 juin 2007

Bonne St-Jean !

Nous nous sommes accorde une fin de semaine de repos pour notre fete nationale. Pour une fois, nous n,avons pas passe de nombreuses heures en deplacement.

Samedi matin, nous avons pris la direction de Kokrobite, sur la cote a une soixantaine de km de Tema. Nous sommes alles dans un hotel ou les etudiants etrangers et les travailleurs humanitaires se donnent rendez-vous lorsqu,ils ont quelques jours de conge.

Au programme, repos sur la plage, nourriture europeenne et musique. Le proprietaire de l,hotel est un rastaman. Ils sont d,ailleurs nombreux au Ghana, terre d,acceuil de la veuve de Bob Marley. Kokrobyte un des bassins ou on en retrouve beaucoup. Le samedi soir, les rastamans de Kokrobite se donnent rendez-vous a l,hotel ou nous logions ou un groupe donne une performance de reggea et ou tout le monde danse.

Nous avons donc passe notre soiree du 23 juin dans une foule a danser en regardant les performances d,un groupe qui utilise la musique pour marquer son appartenance a une culture. Une St-jean sous les palmiers, les etoiles de la croix du sud et sous la lune qui sourit (le croissant est dans l,aute sens ici).

Dimanche matin, nous avons fait la grasse-matinee... nous nous sommes levees a 8h15. Nous avons encore profiter de la plage ou les km de sable se succedent ce qui est ideal pour les promenades. Puis, nous sommes alles prendre le the avec des amis Burkinabes et Maliens venu au Ghana pour travailler et elargir leurs horizons. Ce fut tres agreable.

En fin de semaine, j,ai l,impression d,avoir quitter le Ghana. Tout etait different: la musique, la culture et meme la langue puisque nous nous exprimions en francais avec nos amis. C,etait depaysant. Ca prend vraiment beaucoup de temps avant de decouvrir toutes les facettes qu,un pays peut avoir a nous offrir....

Sejour au departement de maternite

Deja un autre 2 semaines de termine. Deja un autre sejour dans un des departments de l,hopital de complete. Et quel sejour ce fut! La maternite est assurement le departement le plus occupe de l,hopital. C,est vivant! C,est stimulant!

Les femmes se presentent lorsque les contractions sont commencees depuis de nombreuses heures. Certaines arrivent avec deja la tete du bebe entre les deux jambes, pretes a pousser. Il y en a une durant mon sejour qui a trop attendu... C,est dans le taxi qu,elle a donne naissance. Si les femmes attendent autant , c,est qu,elles sont renvoyees chez elle si elles se presentent trop tot (moins de 5 cm de dilatation...). On manque de lits.

Une fois qu,elles sont admises, on interroge les patientes sur leur grosesse et leur grosesses anterieures (meme pas 2 minutes). On procede ensuite a un examen physique sommaire: Temperature, rythme cardiaque, tension arterielle, calcul du rythme cardiaque foetal et mesure de la dilatation du col uterin. Puis, elles sont envoyees dans une des 2 salles de travail du premier stade. Dans ces minuscules salles de 3 ou 4 lits (il n,en rentrerait pas plus...) les femmes passeront les heures qu,il leur reste avant d,etre suffisamment dilatees pour pousser. Personne ne parle. Elles sont seules. Si les sages-femmes ne sont pas trop occupees, elles leur offriront un suivi de leur tension arteriel et du coeur foetal aux heures. Parfois, on aura le temps de leur poser un solute.

Une fois pretes a pousser, les femmes sont envoyees dans une des 2 chambres du 2e stade. C,est a dire qu,elles devront s,y rendre en marchant, en plein travail, en trainant leur poche de solute sur leur tete et sans oublier d,apporter avec elles toutes les couvertures et serviettes hygienique qu,elles ont apportees et dont les sages femmes auront besoin pour faire l,accouchement. Gare a elles si elles oublient quoi que ce soit!

Dans ces salles de 2e stade, elles peuvent etre 3 a accoucher en meme temps... Elles y passent environ 1heure et 15 minutes (15 minutes pour accoucher et 1heure pour la recuperation et les points de sutures si necessaires.) Elles seront ensuite transferees dans le pavillon de recuperation ou elles resteront de quelques heures a 1 ou 2 jours. Le manque de lit s,y fait aussi cruellement sentir. Souvent les femmes, et leur bebe, ont a se partager un lit simple. Il est impossible de circuler aisement entre les lits, l,espace y etant trop restreint... Inutile de dire qu,elles sont mieux chez elles. Le seul avantage qu,offre ce pavillon, ce sont les cours pour apprendre aux nouvelles meres comment allaiter.

Au Ghana, les medecins participent tres peu aux accouchements. Ils ne sont appeles que si un probleme est identifie. Ce sont les sages-femmes qui font tout le travail. Elles ont a composer avec un materiel tres limite (aucun incubateur, un seul appareil pour ecouter le coeur feotal pour tout le departement, un nombre limite d,outil ce qui necessite l,utilisation presqu,en continue de l,autoclave, etc.). Elles sont egalement tres peu nombreuses pour le nombre de femmes qui se prensentent au departement. Elles font un travail remarquable et je les admire beaucoup.

Ce que j,ai moins admire neanmoins, c,est la facon dont elles traitaient les patientes. Ici, manifester que l,on souffre n,est pas vraiment accepte. La regle s,applique aussi a l,obstetrique. Pendant tout le travail, les femmes ne se plaignent pas. Au plus fort des contractions, vous les verrez seulement claquer des doigts en attendant que la douleur ne passe. Malgre cela, il arrive que des femmes, souvent des jeunes qui sont enceintes pour la premiere fois, trouvent la douleur insupportable et se mettent a geindre. Parfois, elles vont meme jusqu,a crier... Les sages-femmes se mettent alors en colere et crient a leur tour contre ces femmes pour qu,elles se taisent. J,ai vu une sage-femme, d,un mouvement brusque, aller refermer la bouche d,une patiente qui ne voulait pas se taire.

Une autre chose que les sages-femmes n,apprecient pas, c,est quand une femme dit qu,elle est fatiguee et qu,elle ne pousse pas aussi fort que ce qu,on attend d,elle. La femme se merite alors un salve d,insultes. Dans un cas extreme, j,ai vu une sage-femme empoigner une patiente par les cheveux, lui relever la tete en lui criant de pousser. Inutile de dire que la peridural n,est jamais proposee.

La violence des sages-femmes contraste avec la veritable beaute de l,accouchement, avec la venue d,un nouvel etre dans notre monde... L,accouchement est un peu banalise ici.

Devant leur attitudes, j,ai trouve difficile de savoir comment reagir. J,allais rassurer une femme inquiete ou simplement aller enseigner a une femme comment respirer pendant les contractions et je m,attirais les moqueries des sages-femmes et des etudiantes infirmieres. Parfois, je mettais simplement ma main sur leur epaule alors qu,elle poussait ou je leur faisais un petit sourire d,encouragement. Ces femmes a qui je temoignais de l,empathie, je leur donnais par consequent le droit d,exprimer leurs souffrances et leurs inquietudes. Elles avaient alors davantage tendance a s,exprimer ce qui leur attirait alors la foudre de certaines sages-femmes... C,etait plus fort que moi. J,aurais ete incapable d,agir autrement. Je ne crois pas par contre que mon passage en maternite et ma facon d,exprimer mon empathie ne changera quoi que ce soit dans leur facon de travailler...

Pour ma part, je suis neanmoins contente de mes 2 semaines en maternite. On nous avait prevenu de ne pas s,attendre a faire des accouchements. Je n,avais donc aucune attente. Des accouchements, j,en ai vu plusieurs. J,en ai fait aussi. Le premier, c,etait imprevu. J,etais la seule a etre au bon endroit au bon moment. Heureusement, j,avais pu assister a plusieurs accouchements avant et heureusement, il n,y a pas eu de complications. Pour les autres, les sages-femmes etaient a cote de moi et me guidaient. J,ai pu apprendre a mesurer la dilatation du col uterin (avant meme de savoir comment faire un examen genital chez un femme normal...), a rupturer les membranes, a guider la tete du bebe pour minimiser les risques de dechirures puis a faire passer une epaule, puis l,autre. J,ai appris les premiers soins a administrer au bebe et finalement comment faire les points de sutures pour reparer une dechirure ou une episiotomie. J,ai vu des choses que je ne reverrai peut-etre jamais au Quebec puisqu,on a recours plus rapidement a la cesarienne: l,accouchement pas voie vaginale de jumeaux et l,accouchement d,une presentation par le siege. J,ai ete passe une journee a la clinique ante-natal et une journee a me familiariser avec l,echographie. Je faisais egalement regulierement a tournee avec les medecins des patientes hospitalisees parce que leur grossesse etait a risque.

Bref, j,ai passe un autre 2 semaines ou j,ai beaucoup appris. Je me sens vraiment previlegiee d,avoir un stage m,offrant autant d,opportunites d,apprentissage.

Prochain departement, la pediatrie.




mercredi 20 juin 2007

Coquetteries ghaneenes

La majorite des ghaneennes rencontrees sont tres coquettes. D,ailleurs, il n,est vraiment pas difficile de trouver un salon de coiffure ici. Il y en a partout! Chez les jeunes filles et les adolescentes, les cheveux se portent souvent courts pour ne pas dire presque rases. Pour nous qui sommes moins habituees a leur physionomie, il devient assez difficile d,identifier si un enfant est une fille ou un garcon. Heureusement, il y a le truc des boucles d,oreilles. La majorite des filles en portent et ce depuis leur conge de l,hopital tout bebe.

Vers la fin de l,adolescence les cheveux s,allongent. Ils sont alors portes raides ou tresses. Il est tres frequent de croiser un groupe de femmes assises dehors en train de se tresser les cheveux. Cela devient un pretexte de rencontre.

Un autre pretexte de rencontre ce sont les ongles. Les ongles doivent etre bien tailles et vernis; aussi bien les ongles de la main que les ongles des pieds.

Peu de femmes se maquillent mais celles qui le font en mettent epais. C,est tout sauf subtil. Tant qu,a en mettre, il faut que ca paraisse.... Ce qui est aussi a la mode, s,est de s,epiler completement les sourcils et de remplacer le tout par une mince ligne rouge. Ca fait plus fin...

Bref, la coquetterie ghaneenne n,est pas si differente de la coquetterie canadienne. Il existe tout de meme certaines differences. Les standards de beaute, par exemple, sont differents. Alors qu,au Canada, on valorise davantage les filles plus filiformes tout en accordant une certaine importance a leur poitrine, ici les courbes sont a l,honneur et particulierement les courbes au niveau des hanches. Comme toutes les meres allaitent (mis a part les meres sidatiques connues...), les seins sont souvent exposes et n,ont pas du tout le meme pouvoir de seduction ici que les hanches. Ces hanches que l,on prefere larges et rondes. Elles sont synonymes d,un certain standard de vie. Il faut avoir de quoi bien se nourir pour avoir pareille hanches... Et il ne faut pas non plus etre atteinte d,une maladie...

Une autre particularite de la coquetterie ghaneenne est la presence de scarifications sur le visage. Les scarifications sont des cicatrices, souvent symetriques, qu,on a deliberement creer pour signifier l,appartenance a un clan ou a une ethnie. Elles peuvent etre portees aussi bien par les hommes que par les femmes bien que ces dernieres soient souvent plus nombreuses a le faire. La pratique semble aussi etre de moins en moins populaire chez les jeunes bien que certaines les arborrent encore.

Finalement, un dernier aspect de la coquetterie ghaneenne a attire mon attention: des femmes agees entre 15 et 50 ans dont le visage etait beaucoup plus fonce que le reste du corps. Sur le coup, je ne comprenais pas cette difference de couleur. On m,a explique que la peau plus foncee etait en fait une cicatrice de brulure. Toutes sortes de produits sont vendus au Ghana pour se blanchir la peau (lire palir). Leur qualite laisse parfois a desirer et la peau du visage est tres sensible. Certaines paient un prix important pour leur coquetterie...

Toutes n,utilisent pas ces produits chimiques. En fait, la majorite utilisent des cremes a base de cortisone. Ces cremes sont habituellement prescrites pour traiter des infections dermatologiques. Elles sont toutefois vendues en vente libre, sans prescription. Ces cremes ont comme effet secondaire de palir la peau. Lorsqu,elles sont uilisees sans indication medicale, elles rendent aussi la peau plus mince et favorise l,apparition de stries sur la peau. Mais comme les femmes s,en mettent tellement souvent et pendant de longues periodes de temps, de topique, la cortisone devient systemique avec tous le problemes que ca entraine. La cortisone diminue l,immunite des jeunes femmes ce qui les rend plus a risques d,infections. La cortisone modifie aussi la facon dont le corps gere la quantite de sucre dans le sang. Ces femmes deviennent donc plus a risque de developper un diabete. La facon dont le corps stocke le gras est egalement modifiee par la cortisone. Cela fait en sorte que davantage de gras soit stocke au niveau abdominal, la ou il augmente le risque cardio-vasculaire. Le taux d,avortement spontane serait egalement plus eleve (un medecin se fiait a son experience et non a une etude scientifique pour l,affirmer...). Ce serait du a l,effet de la cortisone sur les surrenale des bebes. Ces femmes sont pourtant averties par les medecins qu,elles rencontrent des risques auxquels elle s,exposent. Pour certaines femmes, etre plus pale merite qu,on prenne tous les risques...

Je trouve interessant d,ecouter les histoires qu,ont a raconter le corps et le visage des gens que je rencontre...

lundi 18 juin 2007

Adwoa

Pour la premiere fois en fin de semaine nous avons quitte la cote. Nous avons pris la direction de Kumasi a peut-etre 200 km au nord-ouest d,Accra (la capitale). Nous sommes parties vendredi, tout de suite apres notre journee a l,hopital. Nous avons pris les autobus gouvernementaux pour se rendre. Ces gros autobus voyageurs sont plus lents que les trotros mais reconnus pour etre plus securitaires. Les 6 heures qu,ont durees le voyage nous ont permis de fraterniser avec les autres Obrunis (blancs) du voyage. Ce qui etait drole c,est que nous etions tous des etudiants en medecine en stage dans les differents hopitaux du pays (nous devions etre une douzaine). Une de ces etudiantes, une finlandaise repondant au nom de Mawola, voyageait seule et a decide de passer une partie de la fin de semaine avec nous. Cela a permis des echanges interessants sur les differences entre les programmes de medecine de nos pays respectifs.

Kumasi est une grosse ville, la 2e plus grosse du pays, apres Accra. Elle est somme toute assez paisible mis a part le coin du marche Kejetia ou nous avons passe le samedi matin. Le marche a la reputation d,etre le plus grand a ciel ouvert de tout l,afrique de l,ouest. Nous avons eu le plaisir de nous perdre dans ce labyrinthe de minuscules kiosques, etonnament assez bien organises. Nous avons furete a travers les etalages des marchands de tissus, admire l,artisanat de certains artistes, nous avons aussi ete assaillies par les odeurs des legumes, des epices, des viandes et des poissons. J,aime les marches! Mais je me demande parfois comment autant de petits commerces offrant sensiblement les memes produits peuvent survivre a la competition...

Une visite au centre culturel nous a ensuite permis de mieux connaitre la culture des Ashanti, une des plus importantes tribus du Ghana. La tribus est reconnue pour le role important qu,elle a joue dans l,organisation de la resistance contre l,envahisseur britanique. Encore aujourd,hui, le roi Ashanti est le 2e personnage le plus important en matiere d,autorite apres le president. Vient ensuite l,autorite de le reine-mere qui n,est pas l,epouse du roi mais bien une ainee de la famille reconnue pour sa sagesse. Une trentaine de chefs de tribus se rapportent directement au roi. Leurs roles se situent aujourd,hui prinicipalement au niveau du maintien de la culture et de la tradition.
Dans la culture Ashanti, les prenoms sont donnes en fonction du jour de la semaine ou l,enfant est ne. Ainsi, mon nom ashanti serait Adwoa puisque je suis nee un lundi. J,aurais egalement pu etre Abena (mardi), Akwa (mercredi), Yaa (jeudi), Afua (vendredi), Ama (samedi) ou Akosua (dimanche). Avoir ete un garcon, on m,aurait appele Kojo. Les autres prenoms sont Kwabena (mardi), Kwaku (mercredi), Yao (jeudi), Kofi (vendredi), Kwane (samedi) et Kwasi (dimanche).
Apres le centre culturel et la visite de sa boutique d,artisanat, nous sommes parties pour Bonwir, le village qui serait a l,origine du Kente, en peripherie de Kumasi. Le kente, c,est un tissu tisse a la main tout a fait caracteristique du Ghana. C,est incroyable de voir le travail derriere chaque petit morceau de tissu. Malheureusement, le harcelement des vendeurs a rendu la visite un peu moins agreable...
La journee du samedi s,est terminee a Kumasi au Vic Baboo,s cafe. Le restaurant est un incontournable pour les touristes de Kumasi et nous y avons tres bien mange (specialites chnoises, indiennes et vegetariennes).
Dimanche, une derniere visite au marche nous a permis de completer nos petits achats de souvenirs. Nous avons ensuite quitte Kumasi pour rentrer au bercail en effectuant cette fois la route de clarte. Je me suis laissee aller au plaisir de regarder defiler le paysage avec sa succession de de villes et de villages, de valees et de collines, de champs de mais cultives et de regions plus sauvages avec des herbes hautes, des palmiers et des baobabs. La nature ghaneenne est merveilleuse.
C,est une question de gout mais je prefere les paysages ruraux de mon retour en autobus au paysage tres urbain que m,offrait Kumasi. Une autre tres belle fin de semaine...

jeudi 14 juin 2007

Mutilations genitales

Dans nos cours de sante internationale, on nous a sensibilises au probleme de l,excision en Afrique de l,ouest. L,excision se pratique sur les tres jeunes filles et consiste a enlever, dans des conditions sanitaires discutables, le clitoris et dans certains cas de recoudre les levres de l,appareil reproducteur de l,enfant de maniere a reduire le calibre de l,orifice. Souvent, c,est une mere, une tante ou une grand-mere qui impose cela a une jeune fille qui prealablement lui faisait confiance. Le tout sans aucune anesthesie. Du moins c,est ce qu,on nous racontait dans les cours de sante internationale.

Au Ghana, l,excision est tres peu pratiquee bien qu,on nous raconte que la pratique soit plus courante dans le nord du pays. Je n,ai vu qu,un seul cas de femme excisee. A voir la reaction des autres profesionnels de la sante, j,ai su que c,etait plutot rare d,en voir a Tema. La pauvre femme s,est epuisee a forcer pour essayer de faire passer le bebe dans le minuscule canal que ses proches lui avaient laisse. Finalement, une cesarienne d,urgence a du etre pratiquee. Si cette dame n,avait pas ete dans un hospital central, elle serait surement morte en couche. Bien sur, ca ne se passe pas toujours aussi mal pour les femmes excisees. Mais j,ai quand meme du mal a ne pas juger une culture qui impose ca.

D,ailleurs, je ne suis pas la seule a trouver cela inacceptable. Le gouvernement ghaneen a passé une loi interdisant l,excision l,annee passee. Il reste encore a decider des sentences a imposer et de la maniere de la faire respecter mais neanmoins, la volonte de changer la culture est la.

Je m,attend a ce que la situation soit differente au Mali, puisque plus repandue. J,ai hate de pouvoir comparer.

Cote masculin, de pareilles mutilations ne se font pas. Toutefois, la circoncision est a la mode. Les eglises chretiennes en font la promotion, la presse ecrite en fait l,eloge (pour la minorite de la population qui lis bien l,anglais) et on demande aux professionnels de la sante d,en discuter avec les parents. C,est vrai que la circoncision permet de reduire les risques de transmissions des infections transmises sexuellement dont le sida. Tous les garcons ou presque sont donc circoncis. Je n,ai aucune idee de la facon dont la circoncision est pratiquee au Quebec (avis a ceux qui veulent m,eclairer sur le sujet, je suis cruellement en manque de livres de reference ici...). Ce que je sais par contre c,est que je trouve assez difficile d,entendre crier les bebes de 2 semaines qu,on circoncise sans aucune anesthesie puisqu,a cet age, ils ne se souviendront assurement pas de la douleur.


Decidement, mon rapport a la souffrance est souvent confronte depuis que je suis ici...

lundi 11 juin 2007

Nzulezo

La journee de travail a peine terminee, nous nous sommes empressees de quitter la ville et sa cacophonie. On ne dispose que de peu de temps pour decouvrir tout un pays alors nous cherchons a profiter au maximum de chacune de nos fins de semaine.
Cette fois-ci, notre escapade etait guidee par Stephan, notre ami ghaneen. Il nous a invite a passer la premiere nuit a Takoradi, une ville cotiere de l,ouest du pays (encore plus que Cape Coast). Cette ville avait une architecture detonnant de tout ce que j,ai vu du Ghana jusqu,a maintenant. Avec ses batisses a 2 etages, ses cours interieures et ses ruelles, Takoradi me faisait penser a une ville europeenne.
Nous y avons fait la rencontre du grand-pere de Stephan, un sympathique vieillard de 91 ans encore bien capable de danser. Il nous a fait l,honneur, en raison de nos origines, de nous chanter, au complet, la Marseillaise. Moment magique.
Nous avons egalement rencontre un cuisinier ivoirien (Takoradi n,est pas tres loin de la frontiere avec la Coe-d,Ivoire) qui de sa belle voix nous a explique dans un francais parfait les differences entre son pays et le Ghana. Envie soudaine d,elargir encore mes horizons...
Fait cocasse, dans cette ville ou nous esperions trouve un repit des bruits urbains, il nous a ete impossible de trouver le sommeil. Un voisin musicophile a fait defiler ses oeuvres favorites a plein regime pendant toute la nuit. Nous nous serions cru dans un bar. La soiree a commencee avec du country, la musique religieuse a pris la releve et finalement, les grands succes ghaneens ont accompagne le leve du soleil. Impossible toutefois de ne pas rire... c,etait trop absurde.
Le lendemain, un trotro nous a mene a travers les plantations de caoutchoucs et de palmiers sur une route cahoteuse (vraiment la saison des pluies fait de ces ravages...) jusqu,a l,embouchure de la riviere Amansuri. De la, c,est en pirogue que nous avons fait le dernier bout de chemin jusqu,a Nzoulezo, le seul village sur pilotis du Ghana. Il est situe au centre du lac qui donnera naissance a la riviere Amansuri.
Plus de 500 personnes (dont une proportion importante d,enfants) y habitent dans un decor absolument enchanteur. Pour apprendre l,histoire du village (le peuple aurait une origine Malienne) on doit offrir un verre d,eau de vie au chef du village qui se met alors a raconter l,histoire des siens. Charmant!
Depuis 5 ans, le village s,est ouvert aux tourisme. Les revenus generes sont re-investit dans la communaute, notamment dans l,acces a l,education directement sur l,ile plutot qu,a une heure de pirogue. La plupart des touristes ne s,y arretent que pour quelques minutes. Nous avions decide de nous y arreter pour la nuit dans le petit <<>> rudimentaire.

Tout au long de mon sejour, je me sentais comme une intruse. J,etais une voyeuse qui les regardais alors que les enfants s,amusaient a se jetter dans l,eau ou a nous toucher les mains comme on realise un defi, alors que les adultes ramenaient tranquilement leurs prises (principalement du poisson chat)et l,apretaient pour le repas du soir, alors que quelques femmes tressaient les filets qui seraient utilises pour la peche du lendemain, et alors que d,autres faisaient naitre une pirogue en creusant l,interieur d,un grand tronc. Ce peuple, j,avais l,impression qu,il avait ete fige dans le temps. Seul la recente ouverture au tourisme leur avait permis de s,ouvrir un peu sur le monde, permettant de nouvelles rencontres trop souvent superficielles et permettant aussi l,achat d,une generatrice. Grace a cette generatrice, Nzulezo s,offre une disco a tous les soirs entre 20-21 heure pour faire suivre le tout de la projection d,un film sur l,unique television du village. Les enfants s,endormiront dessus, couches a meme le quai. J,etais une voyeuse, mais j,etais privilegiee. Des villages comme celui-la, il n,y en a plus beaucoup...
Le retour a Tema a occupe toute la journee de dimanche. Nous sommes arrivees faitguees mais ravies de notre fin de semaine.



(vue que m,offrait la fenetre de ma chambre... (oui je sais il n,y a pas de moustiquaires alors que les moustiques ne sont pas nos amis... certaines experiences valent tout de meme qu,on s,expose a certains risques...))