vendredi 10 août 2007

Gao

C’est la principale ville de la région la plus pauvre du Mali, l’un des pays les plus pauvre au monde. Elle est établie sur les rives du fleuve Niger qui fournit le poisson et permet d’avoir quelques bons sols pour l’agriculture de subsistance.

C’est une ville de contraste faite d’habitations à base de boues, de forme carrée, ainsi que de tentes de pailles tissées qui, elles, ont une forme parfaitement rondes. C’est une ville de métissage des cultures : les Touaregs à la physionomie plus arabe y côtoient les noirs songhais. C’est une des dernières villes sur la route du désert comme c’est la route vers le luxuriant Niger.

Gao est une ville de désert; le sable y est omniprésent. Pendant la saison chaude, la température peut friser les 50 degrés pendant le jour. Mais présentement, nous n’en sommes pas là. Il y a même quelques îlots de verdures que se disputent les vaches, les chèvres, les moutons et les ânes. Etonnamment les animaux sont assez nombreux à Gao.

Ici, c’est la saison des pluies. Depuis que je suis arrivée, deux bons orages ont frappé Gao déversant des quantités importantes d’eau. Les systèmes de canalisation a ciel ouvert du centre-ville sont mal entretenus. Partout, il y a des débordements. En périphérie de la ville, ces systèmes sont inexistants. Les rues sont transformées en gigantesques mares, quand ce ne sont pas les maisons qui sont inondées. Ces mares, comme celles du centre-ville sont pleines de déchets. L’utilisation des poubelles est loin d’être très répandue dans les endroits publics. Et partout dans ces mares, on voit les enfants jouer ; terrain de jeu propice pour attraper une multitude d’infections. Ces mares sont également idéales pour la reproduction des insectes, vecteurs de nombreuses maladies. Nous sommes d’ailleurs envahis par les mouches. Gao a besoin d’urbanistes pour se pencher sur un bon plan d’assainissement…

Gao ne possède pas vraiment d’industrie pour fournir de l’emploi aux habitants. Le taux de chômage est très élevé. Il n’est pas rare de voir 3 ou 4 adultes et de nombreux enfants dépendre d’un seul salaire. Peu de choses sont cultivées à Gao, à l’année. Il faut importer des denrées ce qui en augmente le coût. Puis, c’est dans la culture, les familles sont très nombreuses. C’est l’indicateur de la virilité des hommes… Cela fait en sorte que les bouches à nourrir sont nombreuses et cela s’accompagne d’un risque important de mortalité maternelle.

Maladies, pauvreté, malnutrition, orphelins, vous l’aurez compris, les besoins à Gao sont importants. Je vis un terrible sentiment d’urgence : il faut faire quelque chose pour aider ces gens ! Et pourtant, je suis là et je fais si peu. Je suis limitée par ma propre incompétence mais aussi par la nécessité de respecter la culture et la tradition (structure de la famille, religion, valeurs ; rapport avec le temps). Je dois me remettre en question et remettre en question ce que je fais ici et comment.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour marie eve cela n`a pas l air evident dans ce nouveau pays c`est certain qu il y a tout a faire dans ces pays mais depuis des siecles les choses evolue peu ou tres lentement.on ne sait pas probablement pas par quel bout commence.ou es tu pour l instant,travailles-tu a l orphelinat et ou demeures-tu.je m`inquiete un peu pour toi si loin face a tout cela.sois tres prudente et preserve toi on ne peut pas tout changer et aider tout le monde.ici tout va bien.on recolte dans le jardin on mange de bon legume et framboise et bleuets je pense beaucoup a toi a chaque jour je me demande ce que tu vis ce que tu fais.j ai tellement hate de te revoir.je t embrasse bien fort et prend soin de toi. tata martine

Routrout a dit…

C'est vrai que tu ne peux pas aider tout le monde. Il ne faut pas se mette le poids du monde sur le dos.

Tu as le pouvoir et la générosité de les aider, mais eux aussi ils ont le devoir de s'aider eux-memes. Comme tu le dis, leur religion, culture et valeurs mettent des bâtons dans les roues aux efforts d'éducation. Tant qu'ils n'auront pas la volonté de changer, tu ne peux pas faire de miracles non plus.

J'ai peut etre tort!

Fais attention à toi :)

Anonyme a dit…

Bonjour Marie,

J'ai viens de découvrir votre blog et en le lisant je n'arrive pas à contrôler mes larmes. Etre face à la réalité doit être un poids insoutenable et je félicite votre courage.

Je m'appelle Lisa et je viens d'avoir 21 ans. Je suis passionnée par la culture touareg et je rêve de créer une coopérative à Gao basée sur l'éthique du commerce équitable. Mais je rencontre divers obstacles.

J'ai appris qu'une association COSOBI existe à Gao pour aider les artisans mais je n'ai aucune coordonnées. Je suis à Bamako en novembre mais je ne sais pas comment rejoindre Gao. On me déconseille les routes car trop dangereuses en cette période, on me déconseille les compagnies aériennes également. J'ai l'impression de tourner en rond. Pourtant j'ai vraiment envie d'aider cette région ou du moins de prendre contact avec des associations.

Pouvez vous m'aider ? Connaissez quelqu'un dans à Gao qui puisse me contacter me renseigner ?

Dans tous les cas merci et qi j'ai la possibilité de me rendre à Gao, je serais plus que ravie de rencontrer vous et les enfants dont vous prenez soin.

Encore bravo pour ce que vous faites.

Lisa

Anonyme a dit…

bjr marie
je suis un malien je suis originaire de gao j aimerai prendre contacte avc vous et tous ce ki ve vraiment connaitre gao son histoire sa culture voila mon adresse
dibos2002@yahoo.fr je suis entierement a votre dispos