jeudi 29 mars 2007

Engagement

«Engagement:
Gestes ou attitudes de l’intellectuel, de l’artiste qui, prenant conscience de son appartenance à la société et au monde de son temps, renonce à une position de simple spectateur et met sa pensée ou son art au service d’une cause.»


Hier, on m’avait demandé de participer à une rencontre avec des résidents (étudiants en médecine en fin d’étude) pour discuter de l’engagement. Lors de cette rencontre, on incitait les gens à s’engager dans leur milieu notamment parce que leur statut de médecin leur permettait d’ouvrir plus facilement certaines portes. On les incitait à devenir des modèles dans leur société.

Pour ma part, je devais partager mon expérience d’engagement à la Maison Michel Sarrazin (maison de soins palliatifs) comme bénévole.

Cette rencontre m’a incité à pousser la réflexion sur l’importance de l’engagement. Je crois que c’est très facile d’être spectateur. C’est très facile d’observer le monde mais surtout notre entourage et d’identifier ce qui ne va pas, du moins, pas comme on le voudrait.

Qu’est-ce qui fait qu’une personne renonce à ce statut de spectateur pour devenir acteur?
Je crois que l’émotion est à la base. On doit être touché par une situation ou par des valeurs liées à une activité. Mais par la suite, qu’est-ce qui fait que l’émotion est assez importante pour qu’il y ait un passage à l’acte? Pour qu’une certaine priorité soit accordée à l’objet de l’émotion?

Honnêtement, je n’ai pas la réponse. Est-ce que c’est dans le caractère? Est-ce que c’est dans l’intensité de la capacité à être touché? Est-ce que c’est l’importance accordée aux autres activités professionnelles ou familiales faisant en sorte qu’on juge que notre vie est assez remplie comme ça?
Est-ce qu'il y a vraiment un clivage entre ceux qui s'impliquent et ceux qui ne s'impliquent pas comme semble l'insinuer Georges Bernard Shaw?

«Il y a ceux qui voient les choses comme elles sont et se disent pourquoi
Il y a ceux qui voient les choses telles qu’elles pourraient être et se disent Pourquoi pas»
Georges Bernard Shaw

mardi 27 mars 2007

Déception


Vous l’aurez compris, j’ai perdu mes élections.

Je suis encore un peu sous le choc. Le Québec a décidé d’emprunter le virage vers la droite en élisant un gouvernement libéral minoritaire et en désignant Mario Dumont et son parti l’Action Démocratique du Québec comme opposition officielle.

Je n’arrive pas encore à trancher. Est-ce résolument un virage à droite ou est-ce plutôt un vote de contestation? Concrètement, quelles sont les attentes des québécois? Je me le demandes parce que dans 41 circonscriptions, on a porté au pouvoir un parti dont on ne connaît à peu près rien. On l’a fait, en se fiant à un homme seul parce que son équipe, on ne la connaît pas. Qu’est-ce qu’il peut bien avoir d’aussi rassembleur? Un charisme? Le courage de dénoncer et même d’incarner un ras le bol pour un système sur lequel on sent qu’on a peu d’emprise?

Aujourd’hui, je suis un peu inquiète. Chose certaine, il faudra s’attendre à une certaine période de turbulences….


lundi 26 mars 2007

Élections au Québec





Aujourd’hui, les québécois sont allés aux urnes pour élire leur prochain gouvernement. C’est le couronnement de plusieurs semaines de campagne où j’ai fait ma potineuse. Tantôt je lisais les différents programmes proposés, tantôt je lisais les déboires de certains candidats et tantôt je suivais les derniers commentaires des chefs. Quelle période frénétique!

Depuis des semaines, la mission de tous était de réfléchir sur l’avenir du Québec autant au niveau de l’éducation, de la santé, de l’environnement, de la justice sociale et du développement économique. Des débats d’idées, d’accord, il n’y en a pas tant eu. Néanmoins, l’exercice aura permis aux électeurs d’identifier quelles étaient leurs priorités et qu’est-ce qu’ils auraient aimé se faire promettre par le parti de leur allégeance.

Aujourd’hui, j’ai exercé mon droit de vote. J’ai accompli le geste à la base de l’engagement communautaire. C’est important comme geste!

D’accord on peut se demander si on vote vraiment pour le député ou encore pour le parti. Est-ce qu'on est assez nombreux à voter? On peut même pousser la réflexion et se demander si notre mode de scrutin est adéquat. J’espère que la réflexion se poursuivra au cours des prochains jours…

Ce soir, je suis fébrile. Je suis tantôt devant mon téléviseur, tantôt devant mon écran d’ordinateur et tantôt devant mon journal pour visualiser la liste de tous les candidats… J’aime la fébrilité de la soirée d’élection. J’aime faire mes prédictions, être au courrant de la dernière nouvelle et anticiper la fin. Quelle belle soirée!

Pour l’instant, impossible de prédire la fin…

Mon plus grand regret, le budget fédéral sera adopté… Il n’y aura pas de déclenchement d’élections. Je n’aurai donc pas la chance de vivre cette fébrilité pour les élections fédérale avant de m’exiler…

jeudi 22 mars 2007

Départ le 9 mai

J’ai rencontré une femme qui travaillait avec l’organisation Reach Out Ghana hier. Elle a confirmé que les Ghanéens n’étaient pas très bon pour organiser les choses à l’avance. C’est pourquoi nous avons aussi peu d’informations sur notre stage.

Elle nous a confirmé notre date de part. Je quitterai donc Montréal en direction du Ghana le mercredi 9 mai prochain. Ça vient vite! Notre stage devrait commencer le lundi 14 mai. Cela nous donnera donc quelques jours pour nous installer et pour nous acclimater à l’environnement. Toutefois, l’environnement en question n’est pas encore défini. Le nom de la ville de Tema a été évoqué mais il n’y a encore rien de certain.

La rencontre a été intéressante parce que la dame nous a raconté pleins de détails à connaître sur les mœurs. Par exemple, nous devions faire en sorte de ne pas arriver au Ghana un vendredi. Les funérailles y sont très importantes. La cérémonie commence le vendredi et se termine le dimanche. La majorité des Ghanéens ont de la famille vivant à l’extérieur et qui se déplace pour assister aux funérailles. Les vendredis, les aéroports sont donc envahis de Ghanéens, très émotifs, qui viennent pleurer les leurs. Loin d’être idéal pour un premier contact…

Je commence à avoir hâte de le créer ce premier contact!

Voila! Une petite entrée de blog plus légère que la dernière... Il faut bien varier un peu.

dimanche 18 mars 2007

Les anti-rétroviraux pour tous??


Dans le cadre de mon cours de santé internationale, j'ai été sensibilisée sur la question du sida. Je sais aussi que je rencontrerai plusieurs personnes atteinte du sida lors de mon stage. J'ai aussi eu à réfléchir sur la question de l'acessibilité aux soins. Toutes ces démarches m'ont amenée à prendreune position que j'étais bien loin d'adopter au départ et que j'aimerais partager avec vous.
Les gouvernements sont confrontés à des défis de taille lors de l’utilisation de médicaments anti-rétroviraux dans les pays en voie de développement.

Le premier défi consiste en l’identification des personnes recevant les traitements. Dans un contexte de rareté des ressources (il n'y a pas assez de médicament pour tous), tout le monde ne peut pas bénéficier du traitement. Quels seront les critères de discrimination permettant d’établir qui les recevra? Les personnes à qui on prescrit un tel traitement doivent le respecter à la lettre ce qui signifie prendre plusieurs médicaments à des moments précis de la journée. Comment s'assuer de la compliance des patients? En établissant un projet d’utilisation d’anti-rétroviraux, le gouvernement doit donc s’assurer d’établir des stratégies d’éducation afin d’encourager la compliance.

Le contexte de rareté des ressources des pays en voie de développement mène aussi à la question : Est-ce que les gouvernements seront en mesure d’offrir ces médicaments à long terme? Lorsqu’on initie un traitement de trithérapie, c’est pour la vie parce que la personne demeure sidatique à vie. Les médicaments doivent donc être disponibles, ce qui n’est pas toujours le cas, et ensuite accessibles, en fonction des ressources financières limitées des habitants. Est-ce que des ententes à long terme ont été prises avec les compagnies pharmaceutiques? Est-ce que des mesures ont été prises afin d’aider les personnes ayant initié un traitement à avoir les moyens de continuer à se les offrir?

On peut douter du fait que tous les problèmes liés à la compliance et à la pérennité du traitement soient résolus. Qu’arrivera-t’il alors? On assistera à une augmentation de la résistance du virus aux traitements actuellement sur le marché. Ce problème touchera le pays n’ayant pas réussi à instaurer les mesures adéquatement mais aussi l’ensemble des pays parce que le virus ne respecte aucune frontière.

Un autre problème souvent lié à l’utilisation des anti-rétroviraux est celui des effets secondaires. Il est possible de voir des maladies hépatiques ou pancréatiques suite à l’utilisation de ces médicaments. Les patients suivant ces traitements doivent donc faire l’objet d’un bon suivi médical. Ils doivent aussi vivre à proximité d’un centre de santé où pratique un médecin. Ce n’est pas le cas d’une partie importante de la population des pays en voie de développement. Avant de mettre en place un projet de distribution massive d’anti-rétroviraux, les gouvernements doivent s’assurer qu’ils ont les ressources médicales nécessaires pour encadrer un tel projet.

Finalement, l’utilisation massive de traitements anti-viraux exposent les pays en voie de développement à un problème que nous avons vécu dans notre société occidentale : la banalisation des comportements sexuels à risque. Le sida n’est plus une maladie qui tue mais bien une maladie chronique qui permet de vivre en prenant des médicaments sans trop ressentir les effets de la maladie. Devant ce constat, plusieurs ne voient plus autant la nécessité de se protéger et adoptent des comportements à risque.

Je crois qu’il ne faut pas encourager le mythe de la pilule miracle. Dans un monde idéal, tous pourraient bénéficier des traitements qui existent actuellement. Mais dans un contexte tel que nous le connaissons (rareté du médicament, effectifs médicaux réduits par rapport aux besoins, faible accessibilité, etc), je ne crois pas que ce soit ni réaliste ni souhaitable d’offrir à tous les anti-rétroviraux. Je crois davantage à l’éducation à la prévention. C'est la stratégie que je tenterai d'utiliser lors de mon stage.

vendredi 16 mars 2007

16 mars 2007 - Compagnon de voyage

Aujourd’hui, j’ai rencontré mon compagnon de voyage. Celui qui me suivra pas à pas pendant mes 6 mois à l’étranger. Il est un petit peu plus petit que mon ex et il est mieux organisé. Je sais que malgré toute ma joie de le voir ce soir, il me fera pester pendant mon séjour. Je lui ai donné le surnom de Kali. Regarder le dans toute sa splendeur :





Profitez-en!!! Il ne sera plus jamais aussi propre…

C’est tout à fait moi de donner un nom aux choses qui me suivent. Kali, c’est un mélange de kaki et de câlin. Je recevrai donc régulièrement de gros câlin kaki de Kali.

J’imagine que c’est une tentative de ma part de trouver quelque chose à quoi me rattacher. C’est un élément de stabilité m’aidant à faire face à la déstabilisation constante que je vivrai en terre étrangère.

Mais avant tout, un sac, c'est fait pour être pratique…

lundi 12 mars 2007

12 mars 2007

Ça y est! Je suis la vague. Me voilà à l’ère du blog. J’ai pris cette décision afin de tenir ceux que j’aime au courant de mes péripéties et réflexions et ce, sans surcharger leur boîte de courriels.

Je pars à l’aventure. J’ai choisi un cheminement de pré-externat en médecine de 2 ans et demi me permettant d’avoir un 8 mois sans études. J’ai l’intention de passer 6 de ces 8 mois à l’étranger. Ma destination : l’Afrique.

Le parcours débutera par un stage crédité au Ghana pour 10-12 semaines. J’y serai accueillie par l’organisme Aide aux Aînés Canada., responsable du projet Reach Out Ghana. Le lieu précis de mon stage, le type de services offerts, mon rôle exact et ma date de départ, tout ça n’est pas encore défini. Tout ce que je sais, c’est qui m’accompagnera; trois collègues de médecine. Des filles que je connais encore peu, mis à part Constance, et que je découvrirai.

La suite de mon parcours est encore moins définie. J’aimerais continuer à me familiariser avec le système de santé africain. Je suis donc à la recherche d’un autre stage. Je suis autant intéressée par l’Afrique du Nord que par l’Afrique sub-saharienne.

J’aimerais terminer le tout par un séjour 100% touristique pour découvrir les merveilles de l’Égypte. Mes parents viendraient m’y rejoindre. Encore une fois, il n’y a rien de fixé. Mon horaire est encore trop incertain.

Vous l’aurez deviné, des péripéties et des réflexions, il risque d’y en avoir beaucoup. Je vous invite donc à les suivre en venant régulièrement visiter mon blog.

;)