mardi 18 septembre 2007

Tempête sur Gao

Aujourd’hui, une chronique météorologique plus légère que mes derniers billets…

La saison des pluies au Mali m’aura permis de vivre l’expérience d’un phénomène météorologique complètement nouveau pour moi : une tempête comme on n’en connais pas au Québec ou en Europe.

Les tempête surviennent presque toujours de la même façon. Alors que tout était calme, le vent se lève tout d’un coup. Mais ce n’est pas un petit vent. C’est un vent fort qui entraîne avec lui un nuage de poussière. Quand il se manifeste, tout le monde se précipite pour rentrer tout les biens, fermer soigneusement toutes les portes et fenêtres et se mettre à l’abri. Ce vent de poussière, il s’infiltre partout dans les moindres ouvertures. Sa venue signifie immanquablement qu’une bonne séance de nettoyage est à prévoir et ce, malgré tous les volets qui étaient fermés.

C’est le vent de sable qui succède au vent de poussière. Ce vent est tout aussi violent et apporte un nuage de sable qui obscurci l’atmosphère allant jusqu’à diminuer la visibilité pour la conduite automobile. Le nuage de sable est tellement dense que l’on peut identifier clairement où il débute et où il se termine.

Finalement viendra la pluie. Torrentielle au début, elle s’estompera. La pluie ne dure jamais très longtemps. Souvent, il pleut moins qu’une heure. Mais les conséquences pour le réseau routier sont bien présentes. Les conducteurs doivent faire preuve de beaucoup de patience pour se rendre du point A au point B en modifiant régulièrement leur parcours afin d’éviter les mares où ils resteraient embourbés.

Pareille tempête de poussières et de sable incite tout le monde à se réfugier à l’intérieur où la chaleur ne tarde pas à se faire sentir. La plupart du temps, cette réunion se fait dans la noirceur, les autorités procédant à une coupure de courrant par mesure préventive puisque les vents violents menacent les fils électriques. Tout s’arrête, les commerces sont fermés et il n’y a plus personne dans les rues. Mais dès que la pluie se met à tomber, les enfants sortent dehors pour jouer dans l’eau et se laver. C’est la fête !

Alors qu’aucun signe ne permet de prévoir les tempêtes de jour, la nuit il y a clairement un signe annonciateur. Le ciel se transforme en stroboscope. Un éclair n’attend pas l’autre. Je n’avais jamais vu pareille hyperactivité céleste. Pour sa part, le tonnerre est plus souvent qu’autrement absent.

Suite à la tempête, il y aura bien sur, la fraîcheur bienfaitrice. L’accumulation de ces tempêtes fera également renaître la nature que la canicule avait décimée. Gao se reverdira un peu et les animaux trop maigres pourront trouver de quoi se nourrir.

Une tempête comme une de celle qui affecte la ville de Gao est vraiment une expérience à vivre !