lundi 29 octobre 2007

Walk like an Egyptian

L'auteur de cette chanson populaire aurait tout aussi bien pu l'intituler . En effet, leur facon de conduire est assez particuliere...

Pour une raison que j'ignore, les autorités insistent pour que soient peintes les lignes definissant les voies dans les rues. Ces lignes, personne ne les respecte. Meme tres tot le matin, bien avant l'heure de pointe, le chauffeur de taxi choisira de rouler en plein ilieu de la route. Cela entraine bien sur quelques inconvenients. Notamment, il n'est pas rare de se trouver a 7 de large dans un 4 voies ou encore a 3 et demie de large dans un 2 voies. Et ca, c'est bien sur quand il n'y a pas de moto, mobylette ou velo tentant de se frayer un chemin en zigzagant entre les voitures (les conducteurs n'ont bien sur jamais de casques...). L'objectif de toute cette entreprise est de gagner une place, de depasser le voisin. Le changement de voie tres frequent est donc de mise pour suivre l'evolution du trafic.

Une autre particularite de la circulation egyptienne, ce sont les feux de circulation. Bien que presents, il ne sont pas davantages respectes que les lignes sur les routes. Certaines rares intersections sont gerees par des policiers. Pour les autres, les Egyptiens ont developpe une technique particuliere. Une voiture, habituellement un taxi, doit se sacrifier. Elle s'avance petit a petit dans l'intersection jusqu'au point ou elle coupe carrement la route a ceux roulant perpendiculairement qui se decident alors a freiner. Saississant l'opportunite, toutes les voitures derriere le taxi s'avancent a leur tour. Le flot de circulation vient de changer de direction. (Cette technique peut s'averer un peu traumatisante pour les touristes nouvellement arrives assis dans le taxi sacrifitionnel...)

Etonnamment, nous avons ete temoins de tres peu d'accidents de la route. Il faut dire que les Egyptiens ont leur code pour s'y retrouver et avertir les autres de leur presence. Ce code, je n'en ai pas encore saisi toutes les subtilites... Comme il ne pleut pour ainsi dire jamais en Egypte, les essuie-glaces sont utilises pour saluer les ais. Le reste du code repose sur l'utilisation plus que frequente du klaxons et d'appels de phares aux sequences variables. D'ailleurs, c'est bien la seule utilisation qu'ils font de leur phares puisque la nuit, ils ne jugent pas pertinent de les allumer...

En tant que touriste, ma connaissance de la circulation s'est surtout forgee grace a l'utilisation des taxis. Ces voitures sont reconnaisables par leur plaque jaune et leur couleur noir et blanc ou noir et jaune. L'annee de leur fabrication est tres variable (aucune ne semble avoir moins de 15 ans), tout comme la qualite de leur suspension et la couleur emanant de leur pot d'echappement. (Le Caire est au prise avec un important probleme de smog et les taxis sont loins d'en etre les seuls responsables.) Pour ce qui est du tarif de la course, chaque taxi est muni de son compteur mais comme pour les lignes et les lumieres, personne ne les utilise. Il faut negocier le tarif avant de partir et les chauffeurs savent bien reperer le touriste non averti. Autre inconvenient, le non-bilinguisme de la majorite des chauffeurs. Comme mon accent en arabe n'est pas terrible, il etait parfois difficile de se faire comprendre et comme les chauffeurs ne veulent pas refuser de course, ils ont tendance a nous embarquer meme s'ils n'ont aucune idee de l'endroit ou on veut aller... (Conseil aux futurs touristes: faite-vous ecrire en arabe le nom de l'endroit ou vous voulez aller... ca evite bien des problemes.)

Ce que j'ai toutefois trouve les plus eprouvant, c'etait de voir traverser les pietons alors que j'etais dans le taxi. Comme il n'y a pas de feux de circulation, les pietons traversent n'importe ou, n'importe quand. Peu leur importe que ce soit une ruelle ou une autoroute. (J'ai d'ailleurs vu des enfants jouer sur l'accotement de l'autoroute...) A tout moment, j'avais le reflexe d'appuyer sur un frein imaginaire anticipant d'avoir a utiliser mes notions de premiers soins. Je n'ai pas encore eu a le faire. Tout est une question de mesure de la determination. Le pieton, tout comme le chauffeur, doit evaluer la determination de l'autre a passer. Le moins determine cedera la place.

Je ne sais pas ce qui est le plus epeurant: etre le passager du taxi ou etre le pieton qui doit traverser la rue dans tout ce chaos. Cette entrprise peu sembler un peu suicidaire pour les neophites. Alors que j'attendais au coin d'une rue que le trafic s'estompe un peu, un Egyptien amuse m'a donne ce conseil: "All you have to do is close youre eyes and walk like an Egyptian."

Je vais mediter la dessus....

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