mardi 24 juillet 2007

Tabous

Mon sejour a l,hopital est termine mais il reste deux sujets que je voulais aborder. Il s,agit de sujets tabous aussi bien a l,hopital qu'au Ghana en general.

Le premier sujet, ce sont les avortements. Il est interdit de se faire avorter au Ghana a moins que ce ne soit pour des raisons medicales ou encore a la suite d'un viol. De plus, la religion, qui est omnipresente, s'oppose a l'avortement. Or, la majorite femmes ce sont feja fait avorter... plus d'une fois. Neanmoins, la majorite des femmes mentiront a leur medecin si elles sont questionnes a ce sujet.

Les femmes ont recours a toutes sortes de techniques pour realiser leurs avortements. Certains moyens sont innoffensifs (et innefficaces) comme de prendre une boisson tres tres tes sucree. D'autres y vont beaucoup plus agressivement avec des melanges d'herbes medicinales ou encore en utilisant des objets divers pour tenter d'enlever mecaniquement le produit de conception.

Ce n'est pas genial pour la sante des meres. Au Ghana, environ 30% de la mortalite maternelle serait lie aux avortements. C'est plus de 2 fois la proportion dans la population mondiale selon l'OMS.

Les femmes arrivent tres malades ou encore en hemoragie a l'hopital et pour le medecin, c,est tres difficile d'aller chercher la verite sur ce qui s'est passe. Les questions ne recoivent souvent que des reponses evasives...

Une fois la verite obtenue, on procede a un curetage, c,est a dire qu'on vide l'uterus de tous les restes que l'on pourrait y trouver (l'uterus continue a saigner tant qu'il n'est pas entierement vide). Autant les medecins peuvent habituellemnt etre a l'ecoute de leurs patients, autant toute cette empathie disparait lorsqu'il s'agit d'avortements. Le curetage se fait mecaniquement sans anesthesie et aucunement en douceur. J'ai vu des femmes s'evanouir de douleur pendant la procedure. C'est exactement comme si l'on voulait punir ces femmes pour ce qu'elles avaient fait.

Un autre sujet assez tabous et celui du sida. A l'hopital, on regroupe dans un meme pavillon les pavillons souffrant du VIH et ceux souffrant de tuberculose (oui oui, malger le systeme immunitaire affaibli des sidatiques et le risque de contagion de la tuberculose...). Ce pavillon s'appelle le Fever Unit et il est situe en retrait de tous les autres pavillons de l'hopital, juste a cote de la morgue.

Le medecin qui s'en occupe est un etudiant. On lui a donne 2 semaines de formation a temps partiel pour devenir un expert en sida. On lui demande de faire la tournee des patients hospitalises a chaque 3 jours. S'il a des questions ou des patients a faire voir par d'auters specialistes, il doit se battre pour reussir a faire deplacer ses patrons qui essaient le plus possible d'eviter cet endroit.

On y hospitalise que les cas les plus severes. De toute facon, les gens ne veulent pas y rester. La mort y frappe en moyenne une fois par jour ce qui est assez difficile pour le moral des autres malades et de leurs proches.

Heureusement, les infirmieres qui sont la font un travail remarquable. En plus de s'occuper des patients hospitalises, ce sont elles qui font le counceling aupres des gens qui s'appretent a passer un test de depistage. Elle font egalement l'annonce de diagnostic et du suivi de patients a l'externe, identifiant ceux qui devront rencontrer le medecin lors de la clinique externe tenu 2 fois par semaine. Cette clinique se fait au Fever unit ce qui fait que la raison de soncultation peut difficilement rester confidentielle. Rien pour minimiser la mise a l'ecart des sidatiques.

Ces tabous existent et il rendent encore plus difficile des situations deja difficiles a vivre.


Aucun commentaire: