lundi 4 juin 2007

Cape Coast

En fin de semaine, c,est Cape Coast que nous avons choisi comme destination. Ce village de pecheurs sur la cote ouest du Ghana et le 2e site le plus touristique apres la capitale, Accra. Nous y avons d,ailleurs rencontre plusieurs autres blancs dont 2 groupes de 2 quebecois... Ca faisait tout drole. Le principal attrait touristique du village est son chateau, reconnu patrimoine mondial par l,Unesco. Tout comme le chateau du village voisin, Elmina, que nous avons egalement visite et que j,ai personellement prefere. Contrairement a ce que nous avions vu a Keta, ils ne tombaient pas en ruine...

J,ai apprecie faire ces visites pour ce qu,elles m,ont appris. Ces chateau ont ete entretenus par les Hollandais et les Britanniques. Avec le temps, le commerce de l,or, auquels ils etaient destines, a ete delaisse au profit du commerce plus lucratif des esclaves. Ces hommes, femmes et enfants, on les echangeait aux chefs de tribu contre de l,alcool et des armes. On les enchainait et on les enfermait a plus de 100 par cellules sans lumiere, avec peu de nourriture et sans systeme d,egout (a une epoque, plus de 1m de dejections humaine recouvrait le sol). On les surveillait aussi avec des espions parlant le dialecte local pour identifier toute souche de rebellion, afin de condamner a mort par deshydratation en cellule d,isolement les fauteurs de trouble. On s,en servait comme esclave sexuel aussi. Lorsque les marchands venaient, apres quelques mois d,attentes, on enduisait leur corps d,huile pour faire ressortir leur musculature et on les rasait pour cacher toute trace de cheveux blancs. Puis, on les pesait comme des animaux et on marquait leur corps au fer rouge pour bien identifier leur proprietaire. Finalement, on les entassait dans la cale d,un navire ou pres du tiers mourraient.
Qui ca on? Nous les blancs... J,ai eu honte devant ce qui a ete fait et j,ai eu soif de plus d,egalite.

Ces chateaux, j,aurais aime ressentir pour eux une aversion totale en raison de ce qu,ils representaient mais je n,ai pas pu m,empecher de les trouver beau avec leurs murs trop blancs, leur architecture harmonieuse et la vue splendide sur l,ocean et le village qu,ils offraient. Etrange melange d,emotions.








Nous avions aussi comme projet de visiter la reserve naturelle de Kakum. Toutefois, une pluie diluvienne s,abattait sur la foret tropicale faisant tomber certains arbres. Nous sommes bien dans la saison des pluies... Ce n,est que partie remise.









Ce qui m,a egalement marque a Cape Coast, ce sont les rencontres que j,y ai fait. Victor, un etudiant a l,universite de Cape Coast en comptabilite avec qui j,ai discute d,acces a l,education universitaire. Simon, lui aussi etudiant de l,universite, il s,est decouvert une passion pour le travail social aupres des jeunes et des personnes atteintes de VIH-sida. Il a fonde sa propre ONG ce qui est formidable parce qu,etant du milieu, il est plus a meme d,identifier les besoins et de choisir les moyens d,intervention. Finalement, Jonhy, un homme d,un certain age qui a passe de nombreuses annes aux USA et qui est revenu dans son pays d,origine qu,il aime de tout son coeur. Il s,implique dans tout et essaie le plus possible de developper les ressources de sa ville. Nous avons discuter avec lui de politique, d,incitatifs au developpement que pourrait instaurer le Ghana, de taxes et de desequilibre fiscal. Un homme fort interessant...




Dans ce magnifique village, le berceau de l,education au Ghana, j,ai trouve des gens impliques dans leur communaute et motives a oeuvrer au developpement du Ghana. J,ai trouve tres inspirante cette ebullition d,idees.

6 commentaires:

ocrete a dit…

Ce qu'ils te disent pas au Ghana, c'est que c'est des Africains qui se vendaient entre eux (et ce depuis des millénaires). Et c'est des Africains qui amenaient les esclaves aux côtes pour être vendus...

Et dire que c'est les blancs, c'est tellement raciste. C'est juger les gens à la couleur de leur peau. S'il y a un groupe qui n'a jamais participé à ça, c'est bien nous, les Canadiens Français. Vraiment, qu'ils arrêtent d'essayer de nous faire chier ces africains et de dire que leur problèmes sont de notre faute...

Eric a dit…

C'est vraiment super intéressant de te pouvoir te suivre dans ton périple...

Continue à si bien nous faire profiter de ce que tu vois, constate et ressent...

Anonyme a dit…

C'est vrai que l'homme est capable de bien des atrocités. Il y en a eu, il y en a encore et ce n'est malheureusement pas terminé. On a qu'à regarder ce qui se passe au Darfour ou ailleurs, en Asie ou en Amérique du Sud. On peut bien essayer de se cacher derrière toute sorte de paravants, qu'on soit blanc, noir, canadiens français ou autres, mais partout on en voit et on en vit. Et on devrait en avoir honte...

Routrout a dit…

Bah chacun expose son histoire comme il le veut ... c'est toujours plus facile de blâmer les autres pour ses malheurs que de regarder dans sa propre cour et régler ses problèmes.

D'un autre côté c'est les blancs qui les achetaient les esclaves. Personne n'en venderait si personne n'en acheterait. Et il n'y avait pas de commerce équitable à cette époque. ;)

ocrete a dit…

Encore une fois, dire que c'est "les blancs" c'est raciste! Ce sont des Américains, des Anglais, des Français.. qui sont un petit sous-ensemble des blancs.... Mon point étant, ça n'a rien à avoir avec nous, les Canadiens (ou avec les Finlandais blonds d'ailleurs!)

Anonyme a dit…

boulversant...
tout cela c'est loin dans le temps
mais l'horreur reste imprimée
sa trace est si indelebile qu'elle continue de nous hanter
nous enfants de l'humanité qui avons de la chair et une conscience comme tout le monde. Quand nous voyagons dans l'histoire de cette atrocité, c'est nous qui sommes emprisonnés, torturés, abusés, détruits, humiliés, dans notre propre chair et notre propre conscience parce que nous ne pouvons que nous mettre à leur place. C'est le fardeau à porter pour les conneries de nos ancêtres. Continuer à entendre la complainte et les hurlements des trépassés de l'inhumanité. Nous allons trainer cette horreur avec nous. Merci d'en être la messagère Marie-ève, il ne faut pas l'ignorer.