vendredi 20 avril 2007

Maison Michel-Sarrazin


Avant de partir en voyage, il y a toute la phase des derniers. Dernières fois qu'on voit certaines personnes avant de partir, dernières fois qu'on fait une activité particulière... etc.

Cette semaine, j'ai eu mon dernier cours avant 8 mois. Je dois vous avouer que j'en étais plutôt heureuse. Après 5 ans d'université, changer de rythme, ça va me faire du bien.

Ce soir, c'était différent. C'était la dernière fois que j'allais à la maison Michel-Sarrazin. Bien sur j'aimerais y retourner mais je prends une très longue pause. Honnêtement, je dois vous avouer que la maison va me manquer.

J'ai commencé à y faire du bénévolat parce que je voulais être un médecin plus humain et je voulais savoir ce que c'est que d'être confronté à la mort. Dans ma vie j'avais eu la chance de ne pas l'avoir côtoyer souvent mais je voulais être préparée pour ma profession future.

Ce n'est pas la mort que j'ai côtoyer à la maison, c'est la vie dans tout ce qu'elle a de plus élémentaire.

J'ai tellement vu des belles histoires d'amour entre époux, entre parents et entre amis. J'ai établi des beaux contacts avec certaines personnes qui n'ont plus le temps. Ils m'ont amenées à me questionner moi aussi sur mes priorités et sur mes rêves. J'ai appris aussi toute l'importance de la présence et des touts petits gestes...

Il y a le contact avec les autres bénévoles aussi. C'est fou ce qu'on a pu rire et chanter et se taquiner... Et nos échanges, ils étaient toujours très intéressants. Ce sont vraiment des gens extraordinaires avec une disponibilité et une ouverture à l'autre exceptionnelles. Ils vont vraiment me manquer.

Bien sur j'ai aussi vu des personnes mourir à la maison. J'ai appris à reconnaître les signes avant-coureurs annonçant la fin toute proche. Mais maintenant, je ne sépare plus la vie et la mort. C'est un continuum. La mort, ça fait partie de la vie.La maison Michel-Sarrazin fait définitivement partie de mon apprentissage sur ce qu'est la vie.

Ce soir, c'est donc avec le coeur un peu gros que j'ai vécu ce «dernier» tout particulier. Ce qui me réconforte, c'est que j'ai fait mes au revoir et non mes adieux ...

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