dimanche 18 mars 2007

Les anti-rétroviraux pour tous??


Dans le cadre de mon cours de santé internationale, j'ai été sensibilisée sur la question du sida. Je sais aussi que je rencontrerai plusieurs personnes atteinte du sida lors de mon stage. J'ai aussi eu à réfléchir sur la question de l'acessibilité aux soins. Toutes ces démarches m'ont amenée à prendreune position que j'étais bien loin d'adopter au départ et que j'aimerais partager avec vous.
Les gouvernements sont confrontés à des défis de taille lors de l’utilisation de médicaments anti-rétroviraux dans les pays en voie de développement.

Le premier défi consiste en l’identification des personnes recevant les traitements. Dans un contexte de rareté des ressources (il n'y a pas assez de médicament pour tous), tout le monde ne peut pas bénéficier du traitement. Quels seront les critères de discrimination permettant d’établir qui les recevra? Les personnes à qui on prescrit un tel traitement doivent le respecter à la lettre ce qui signifie prendre plusieurs médicaments à des moments précis de la journée. Comment s'assuer de la compliance des patients? En établissant un projet d’utilisation d’anti-rétroviraux, le gouvernement doit donc s’assurer d’établir des stratégies d’éducation afin d’encourager la compliance.

Le contexte de rareté des ressources des pays en voie de développement mène aussi à la question : Est-ce que les gouvernements seront en mesure d’offrir ces médicaments à long terme? Lorsqu’on initie un traitement de trithérapie, c’est pour la vie parce que la personne demeure sidatique à vie. Les médicaments doivent donc être disponibles, ce qui n’est pas toujours le cas, et ensuite accessibles, en fonction des ressources financières limitées des habitants. Est-ce que des ententes à long terme ont été prises avec les compagnies pharmaceutiques? Est-ce que des mesures ont été prises afin d’aider les personnes ayant initié un traitement à avoir les moyens de continuer à se les offrir?

On peut douter du fait que tous les problèmes liés à la compliance et à la pérennité du traitement soient résolus. Qu’arrivera-t’il alors? On assistera à une augmentation de la résistance du virus aux traitements actuellement sur le marché. Ce problème touchera le pays n’ayant pas réussi à instaurer les mesures adéquatement mais aussi l’ensemble des pays parce que le virus ne respecte aucune frontière.

Un autre problème souvent lié à l’utilisation des anti-rétroviraux est celui des effets secondaires. Il est possible de voir des maladies hépatiques ou pancréatiques suite à l’utilisation de ces médicaments. Les patients suivant ces traitements doivent donc faire l’objet d’un bon suivi médical. Ils doivent aussi vivre à proximité d’un centre de santé où pratique un médecin. Ce n’est pas le cas d’une partie importante de la population des pays en voie de développement. Avant de mettre en place un projet de distribution massive d’anti-rétroviraux, les gouvernements doivent s’assurer qu’ils ont les ressources médicales nécessaires pour encadrer un tel projet.

Finalement, l’utilisation massive de traitements anti-viraux exposent les pays en voie de développement à un problème que nous avons vécu dans notre société occidentale : la banalisation des comportements sexuels à risque. Le sida n’est plus une maladie qui tue mais bien une maladie chronique qui permet de vivre en prenant des médicaments sans trop ressentir les effets de la maladie. Devant ce constat, plusieurs ne voient plus autant la nécessité de se protéger et adoptent des comportements à risque.

Je crois qu’il ne faut pas encourager le mythe de la pilule miracle. Dans un monde idéal, tous pourraient bénéficier des traitements qui existent actuellement. Mais dans un contexte tel que nous le connaissons (rareté du médicament, effectifs médicaux réduits par rapport aux besoins, faible accessibilité, etc), je ne crois pas que ce soit ni réaliste ni souhaitable d’offrir à tous les anti-rétroviraux. Je crois davantage à l’éducation à la prévention. C'est la stratégie que je tenterai d'utiliser lors de mon stage.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Well said.

Anonyme a dit…

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