mardi 2 octobre 2007
A la découverte du Mali !
mardi 18 septembre 2007
Tempête sur Gao
Aujourd’hui, une chronique météorologique plus légère que mes derniers billets…
La saison des pluies au Mali m’aura permis de vivre l’expérience d’un phénomène météorologique complètement nouveau pour moi : une tempête comme on n’en connais pas au Québec ou en Europe.
Les tempête surviennent presque toujours de la même façon. Alors que tout était calme, le vent se lève tout d’un coup. Mais ce n’est pas un petit vent. C’est un vent fort qui entraîne avec lui un nuage de poussière. Quand il se manifeste, tout le monde se précipite pour rentrer tout les biens, fermer soigneusement toutes les portes et fenêtres et se mettre à l’abri. Ce vent de poussière, il s’infiltre partout dans les moindres ouvertures. Sa venue signifie immanquablement qu’une bonne séance de nettoyage est à prévoir et ce, malgré tous les volets qui étaient fermés.
C’est le vent de sable qui succède au vent de poussière. Ce vent est tout aussi violent et apporte un nuage de sable qui obscurci l’atmosphère allant jusqu’à diminuer la visibilité pour la conduite automobile. Le nuage de sable est tellement dense que l’on peut identifier clairement où il débute et où il se termine.
Finalement viendra la pluie. Torrentielle au début, elle s’estompera. La pluie ne dure jamais très longtemps. Souvent, il pleut moins qu’une heure. Mais les conséquences pour le réseau routier sont bien présentes. Les conducteurs doivent faire preuve de beaucoup de patience pour se rendre du point A au point B en modifiant régulièrement leur parcours afin d’éviter les mares où ils resteraient embourbés.
Pareille tempête de poussières et de sable incite tout le monde à se réfugier à l’intérieur où la chaleur ne tarde pas à se faire sentir. La plupart du temps, cette réunion se fait dans la noirceur, les autorités procédant à une coupure de courrant par mesure préventive puisque les vents violents menacent les fils électriques. Tout s’arrête, les commerces sont fermés et il n’y a plus personne dans les rues. Mais dès que la pluie se met à tomber, les enfants sortent dehors pour jouer dans l’eau et se laver. C’est la fête !
Alors qu’aucun signe ne permet de prévoir les tempêtes de jour, la nuit il y a clairement un signe annonciateur. Le ciel se transforme en stroboscope. Un éclair n’attend pas l’autre. Je n’avais jamais vu pareille hyperactivité céleste. Pour sa part, le tonnerre est plus souvent qu’autrement absent.
Suite à la tempête, il y aura bien sur, la fraîcheur bienfaitrice. L’accumulation de ces tempêtes fera également renaître la nature que la canicule avait décimée. Gao se reverdira un peu et les animaux trop maigres pourront trouver de quoi se nourrir.
Une tempête comme une de celle qui affecte la ville de Gao est vraiment une expérience à vivre !
lundi 13 août 2007
Changement de vision
Pour commencer, nous ne sommes pas en situation de crise. Il n’y a pas vraiment de menaces d’insurrection rebelle pour le moment. Les gens vivent donc comme leurs parents vivaient avant eux et comme les parents de leurs parents. Les taux effarants de mortalité infantile et maternelle, de malnutrition et de pauvreté, ils ne datent pas d’hier. Ils font partie de la vie ici. Les gens ne se bousculent donc pas aux portes pour demander de l’aide. Surtout que la véritable aide serait de faire de la prévention alors que les choses ne vont pas mal… Bien sur, quand un programme d’aide est mis sur pied, ils sont nombreux à venir voir s’il n’y aurait pas moyen d’améliorer leur sort, usant parfois de ruses pour mieux répondre aux critères du programme. Donc, pas de gestion de crise…
Ensuite, viennent les préjugés. Pas une journée ne passe sans qu’on ne me demande de l’argent. C’est dans l’ordre des choses, l’homme blanc a de l’argent et l’homme blanc donne son argent parce qu’on le lui demande indépendamment des besoins ou de ce que l’on pourrait faire pour mériter cet argent. C’est presque un privilège acquis que celui de recevoir du blanc. Et on demande toujours plus. C’est la culture du don. Heureusement, tous ne pensent pas comme ça. Ils sont déjà trop nombreux à le faire.
Encore pire que cette culture du don, il y a ce préjugé de la supériorité blanche. Le blanc sait. Après avoir consulté le médecin local, certaine femme viennent me montrer leur enfant et les médicaments qui leur a été prescrits pour me demander de vérifier le travail du médecin. Mais ce sont eux les spécialistes !!! Ce sont eux qui connaissent ces pathologies auxquelles nous, nous ne sommes jamais confrontés en Occident. Et ce ne sont pas que certains malades qui ont ces préjugés. Certains professionnels de la santé limitent les décisions qu’ils ont à prendre dans certains cas, cherchant à connaître avant tout l’avis d’un collègue blanc. Ce préjugé mine leur confiance en leurs propres capacités et restreint leur sens de l’initiative.
De par mes gestes, je ne veux pas encourager ces préjugés et me présenter comme celle qui sait et qui donne (des dons en argent, c’est vite dépensé et ça ne permet pas souvent d’améliorer le sort de façon durable.)
Il y a aussi le fait que je ne sais rien, ou si peu. Ma formation est très axée sur le diagnostic mais quand on arrive à décider du traitement… J’identifie les situations ou une intervention doit être fait mais je ne sais pas intervenir. L’aide que je peux apporter du point de vue strictement médical est très limitée.
Finalement, il y a la question du temps. Je ne suis que de passage ici. Si je mets des éléments en place, qui assurera la continuité ? Et comment déterminer ce qui mérite d’être mis en place alors que ma compréhension de leur culture, de leur religion et de leur façon de vivre est très incomplète malgré ma bonne volonté d’apprendre ?
La question se pose donc : Qu’est-ce que je suis venue foutre ici ???
Pour répondre à la question, j’ai du retourner à la source. Je suis ici parce que j’aime. J’aime découvrir l’autre. J’aime partager des sourires et essayer de faire sourire les gens. Je suis venue ici pour aimer les gens que je rencontre. Ces enfants meurtris, malnutris ou orphelins, ils méritent encore plus qu’on les aime et c’est ce que je suis venue faire ici.
Mon expérience ici sur le terrain m’a également montré à quel point il peut être ardu de mettre sur pied une organisation humanitaire. A tous les jours, il y a de nouveaux obstacles à franchir. Je peux donc servir de support pour ceux qui ont décidé de dédier leur vie à une cause qu’ils ont choisie. Je pense ici à Sophie, la représentante de l’AAG, et je pense aussi à tous ceux que j’ai rencontré et qui donne de leur temps pour donner un coup de main.
Mes connaissances médicales sont limitées mais j’ai tout de même des connaissances. Ma formation m’a permis d’être très axée sur la prévention. J’ai aussi des compétences (quoique limitées) en informatique. On m’a aussi appris quelques notions en matières d’organisation. Tout le peu que je sais, je suis prête à le partager. Et je parle bien de partage. Ce qui implique de ne pas imposer et de s’attendre à une réciprocité.
Finalement, je suis la pour voir. J’ai cet immense privilège d’être accueillie ici, dans cette réalité tellement différente de ce que je connaissais. Peu de gens auront ma chance. Je suis donc ici pour voir et pour raconter par la suite.
J’ai trouvé un sens à ce que je suis venue faire ici : aimer, épauler les gens qui font déjà un travail exceptionnel, partager et témoigner…
vendredi 10 août 2007
Gao
C’est une ville de contraste faite d’habitations à base de boues, de forme carrée, ainsi que de tentes de pailles tissées qui, elles, ont une forme parfaitement rondes. C’est une ville de métissage des cultures : les Touaregs à la physionomie plus arabe y côtoient les noirs songhais. C’est une des dernières villes sur la route du désert comme c’est la route vers le luxuriant Niger.
Gao est une ville de désert; le sable y est omniprésent. Pendant la saison chaude, la température peut friser les 50 degrés pendant le jour. Mais présentement, nous n’en sommes pas là. Il y a même quelques îlots de verdures que se disputent les vaches, les chèvres, les moutons et les ânes. Etonnamment les animaux sont assez nombreux à Gao.
Ici, c’est la saison des pluies. Depuis que je suis arrivée, deux bons orages ont frappé Gao déversant des quantités importantes d’eau. Les systèmes de canalisation a ciel ouvert du centre-ville sont mal entretenus. Partout, il y a des débordements. En périphérie de la ville, ces systèmes sont inexistants. Les rues sont transformées en gigantesques mares, quand ce ne sont pas les maisons qui sont inondées. Ces mares, comme celles du centre-ville sont pleines de déchets. L’utilisation des poubelles est loin d’être très répandue dans les endroits publics. Et partout dans ces mares, on voit les enfants jouer ; terrain de jeu propice pour attraper une multitude d’infections. Ces mares sont également idéales pour la reproduction des insectes, vecteurs de nombreuses maladies. Nous sommes d’ailleurs envahis par les mouches. Gao a besoin d’urbanistes pour se pencher sur un bon plan d’assainissement…
Gao ne possède pas vraiment d’industrie pour fournir de l’emploi aux habitants. Le taux de chômage est très élevé. Il n’est pas rare de voir 3 ou 4 adultes et de nombreux enfants dépendre d’un seul salaire. Peu de choses sont cultivées à Gao, à l’année. Il faut importer des denrées ce qui en augmente le coût. Puis, c’est dans la culture, les familles sont très nombreuses. C’est l’indicateur de la virilité des hommes… Cela fait en sorte que les bouches à nourrir sont nombreuses et cela s’accompagne d’un risque important de mortalité maternelle.
Maladies, pauvreté, malnutrition, orphelins, vous l’aurez compris, les besoins à Gao sont importants. Je vis un terrible sentiment d’urgence : il faut faire quelque chose pour aider ces gens ! Et pourtant, je suis là et je fais si peu. Je suis limitée par ma propre incompétence mais aussi par la nécessité de respecter la culture et la tradition (structure de la famille, religion, valeurs ; rapport avec le temps). Je dois me remettre en question et remettre en question ce que je fais ici et comment.
mardi 31 juillet 2007
Premier message du Mali
Pour y arriver, j’ai du passer par le calvaire de l’aéroport de Bamako avec ses chauffeurs de taxi très harcelants. Ils étaient 10 autours de moi, tellement que je n’arrivais plus à avancer. Et ils bénéficiaient tous des services d’un des agents de sécurité corrompus de l’aéroport qui venaient m’assurer de la compétence du chauffeur en question…. Finalement, c’est avec une dame rencontrée dans l’avion que je suis repartie. Elle a eu la gentillesse de venir a mon secours.
Pour récupérer passeport et visa, ça a été un vrai charme. Rien à voir avec tous les problèmes du Ghana. Tout était prêt en 24h…
Mon séjour à Bamako m’a également permis de revoir une amie, stagiaire en médecine elle aussi. Elle m’a donné des petits trucs pour mieux m’y repérer et interagir avec les gens.
Faire la transition entre deux pays, ce n’est pas nécessairement facile. On cherche à reproduire ce qu’on avait compris du pays que l’on quitte. Puis on se rencontre que les règles du jeu ont changes et que les nouvelles règles, on ne les connaît pas. Même la façon de saluer les gens est différente. C’est à la fois insécurisant et stimulant. Il y a encore tellement de choses à apprendre !!!
Je suis a Gao pour offrir de l’aide a l’AAG (Association Aide à Gao). Je serai impliquée auprès de petits enfants malnutris, des enfants orphelins et auprès de mères lors des leur accouchement. Plus de détails a venir…
mardi 24 juillet 2007
Semaine dans le Nord
Tant qu'a etre dans le Nord du pays, nous en avons profite pour voir les richesses que la region avait a offrir. Dans le parc national de Mole, notre randonnes pedestre dans la savane nous a permis de voir une quantite impresionnate de facocheres, de singes et surtout d'antilopes. Mais le clou de notre randonnee a ete notre rencotnre avec un groupe de 5 jeunes males elephants. C'est tellement impressionant de les voir evoluer dans leur environnement naturel. C'est tellement gros!!!
Dans la region de Wichau, nous avons pu apprecier la formidable initiative communautaire d'ecotourisme; pendant une randonnee de canoe de 3 heures, nous avons pu observer les jeux de 2 mamans hippopotames et de leurs petits.
Dans la region de Teshiman, c;est une randonne pedestre dans la foret tropical qui nous attendait. En bonus, visite de grottes habitees par une formidable colonie de chauves-souris.
Pendant ce temps, nous etions souvent logees chez l'habitant dans des maisons typiques sans eau ni electricite. Un soir, avec une famille, nous avons danse au rythme des tambours a la lueur d'un feu. Que d'experiences!!!
J'ai bien apprecie mon expedition dans le Nord. Il complete a merveille un sejour formidable au Ghana ou j'ai appris beaucoup, autant sur moi, sur le Ghana et sur la medecine.
Grace a ce blog, j'ai essaye de vous faire partager mon experience. J'ai essaye de transmettre des informations les plus veridiques possible mais elles demeurent teintees par mon interpretation et j'ai pu me tromper. Je m'excuse pour toute mesinformation.
Demain, je m'envolerai vers le Mali pour la 2e partie de mon voyage. Je ne connais pas encore la disponibilite d'internet dans le pays mais j'ai bon espoir de pouvoir continuer a tenir mon blog. A suivre...
Rites funeraires
Les celebrations se tiennent pendant 3 jours du vendredi au dimanche. Le vendredi, tout le monde se reunit pour aller chercher le corps a la morgue. Le tout se fait en chantant et en dansant. Plus il y a de bruits, plus c'est un signe que la personne etait appreciee. Ensuite, la musique et les chants se poursuivent alors qu'un cortege de voiture suivent le corbillard (fonction ici occupe par les ambulances) jusqu'a la residence du defun ou de l'un de ces proches. Ces corteges sont toujours tres impresionnant a croiser, surtout en ville.
Le samedi, tout le monde se reunit de nouveau pour veiller le mort. La veille n'est pas silencieuse. Encore une fois, la musique a plein volume est de mise. On mange, on boit, on fait la fete.
Le dimanche est le jour de mise en terre au cimetiere. Prealablement dans les petits villages, les hommes se seront relies pour porter le cerceuil a travers le village suivis par les musiciens et chanteurs. Ici aussi, le meme principe s'applique, plus on fait de bruits, plus on temoigne de l'affection pour le defunt. Cette fois, les coups de petards viennent apuyer le son des percussions.
Vous l'aurez compris, les funerailles au Ghana sont l'occasion de faire un gros party. Certains passent 3 jours saouls. Les jeunes nous ont avoue que plusieurs amourettes de passage voyait le jour pendant ces funerailles qui rassemblent les gens.
Mais les funerailles ont aussi des inconvenients importants. La crise electrique touche aussi les morgues ce qui complique la conservation des corps (certaines familles attendent des mois avant d'avoir l'argent necessaire au funerailles) La question monetaire a aussi d'autres repercussions. Plusieurs personnes ne benificient pas de tous les soins dont ils auraient besoin car la famille commence deja a economiser pour les funerailles...
Les rites funeraires sont une des particularites du Ghana. Source de rassemblement, ils sont aussi a la base de certains problemes sociaux.